Elodie01 a écrit :
savoir déléguer est tout un art.
Effectivement je vous rejoins, déjà par mon vécu et à la lecture des réponses ci-dessus,
Le plus simple à déléguer est évidemment la tâche répétitive mais le patron de TPE est rarement dans ce schéma… on est souvent dans une zone grise de trucs qui rentrent dans aucune case.
Mon gros problème c’est que je sais pertinemment quels sont les maux à prendre à la racine dans mes boîtes pour ne pas qu’il fasse boule de neige et éviter que le temps gagné soit perdu par l’énormité des dégâts, je suis donc trés réactif quand je sais que c’est important et dépense beaucoup d’énergie pour le couper au plus vite la fuite:
- un impayé qui je sais risque de durer longtemps
- un client insatisfait pour une vraie raison
- gérer l’expulsion d’un locataire qui ne paie pas
- un concurrent qui sort un produit très compétitif
- gérer les modifications planning de livriason et les urgences de certains clients
- une évolution structurelle de mon marché
- un fournisseur qui me l’a fait à l’envers (qualité, prix ou délai)
- Détecter l’insatisfaction d’un salarié
- un papier administratif, une aide qui n’arrive pas, une connexion internet non fiable bref…etc une foule de petits problèmes à gérer au quotidien qui demandent une grande polyvalence et surtout de savoir hiérarchiser l’urgence.
Là on tombe sur l’assistant(e) de direction fine, intuitive, investie, de confiance, qui laisse ses problèmes persos à la maison mais si on veut rester à REX constant, puisque c’est un travail qui ne va pas générer de CA en +, il faut se diminuer en rémunération pour les tâches qu’elle prend pourquoi pas mais c’est une grande marche et il faut êtes sûr qu’elle fasse le job aussi bien que nous sinon totalement contre productif si faut tout rattraper derrière.
Ou l’associé(e) de confiance, on y revient! j’ai un ami qui bosse avec son frère, ils se divisent parfaitement les tâches et ça marche au poil mais c’est toujours un jeu d’équilibre psychologique complexe à maintenir dans la durée.
Il faut se rendre à l’évidence, il n’y a pas miracle, le chef d’entreprises qui gère que le stratégique et délègue totalement l’opérationnel en TPE n’existe pas sauf pendant de courtes périodes de + calme mais l’idée est de tendre vers la situation parfaite par de petites évolutions en ce sens.
En tous cas, le constat que je fais après 20 ans, c’est que le métier de chef d’entreprise n’est absolument pas fait pour les personnes qui ont une quelconque fragilité physique qui demande des séjours en hôpital et convalescence, surtout si vous avez une telle fragilité c’est déjà pas marrant, mettez vous sous la protection du statut de salarié ou encore mieux fonctionnaire, c’est pas un parti pris c’est un constat.
Autre constat, la France est un beau pays mais complétement sclérosé par son administration trop lourde et inefficace (administration au sens large: enedis, orange resoline, asp, mairie, communauté de commune, urssaf, greffe tribunal de commerce, centre des impôts, pôle emploi… bref on les connaît tous et leur petites musiques de répondeurs infinies pour vous raccrocher au nez au bout de 45min, scandaleux! Payez vos impôts, il sont à votre service et là personne manifeste), il y a de beaux discours, de belles volontés de simplifications mais jamais ils ont réussi. Un chef d’entreprise en France ne peut pas avoir toujours la tête dans le guidon et s’occuper principalement de ses produits et de ses clients, il doit absolument être un bon gestionnaire, trop de parasites sont là pour vous sucez l’énergie que vous dépensez dans votre activité, même si vous avez de très beaux produits, services, vous devez absolument boucher les trous au lieu d’écoper toujours +. Il faut avoir les yeux fixer sur le compte bancaire chaque dépense doit être scrutée, il faut intégrer qu’on est dans un espèce d’effondrement lent de pays en voie de sous développement, chacun tire la couverture à soit, en interne comme en externe, l’entreprise est la vache à lait, ils font tout pour dégouter le chef d’entreprise de regarder son compte en banque, il délègue alors le max à son expert-comptable (pour vous concentrer sur votre coeur de métier comme ils disent) et là vous avez ouvert la porte aux charges en tous genres (attention aussi à vos fournisseurs de logiciels et leasing en tous genre, conditions de sortie etc..) et vous n’aurez jamais assez de CA pour compenser la fuite. Donc mon conseil, naviguez le plus léger et efficace possible, préférez perdre des clients et rester petit pour garder du temps pour la gestion pure. N’écoutez pas les sirènes des gros donneurs d’ordres qui vous promettent de gros contrats si vous investissez dans votre outil de production, ce qui compte c’est le RNET pas le CA, l’idéal trouver une niche où on a vite la taille critique.
Après il y a le startuper mais là c’est + un don de faire rêver l’investisseur (privé et public), c’est un peu le même business que la FDJ où les tickets de loto sont des entreprises. J’ai jamais compris qu’on puisse rêver d’une startup nation mais bon, je dois être trop vieux.
J’ai un peu dévié du sujet de déléguer même si ça se rejoint dans le besoin de prendre du recul, et fallait que ça sorte et si ça peut servir à certains qui se lancent, tant mieux!
Dernière modification par bdx033079 (02/02/2021 16h20)