@Easyrentier : Dans la plupart des systèmes fiscaux, les faits générateurs de fiscalité sur un portefeuille de valeurs mobilières sont :
1) la réalisation de plus-values
2) les versements d’intérêts, de coupons, de dividendes
Donc si l’on souhaite minimiser l’impact de la fiscalité, il faut :
1) minimiser la réalisation de plus-values -> on fait cela par une approche passive (pas nécessairement en ETF)
2) minimiser les versements d’intérêts, de coupons, de dividendes -> on fait cela en concentrant le portefeuille sur des entreprises (et non des ETF) versant peu d’intérêts, et qui privilégient les rachats d’actions comme forme privilégiée de retour de cash aux actionnaires.
Un ETF Monde capitalisant n’est effectivement pas la solution appropriée à votre problème, puisqu’il comprend une proportion importante d’entreprises versant des dividendes élevés (évidemment fiscalisés).
Si votre objectif est de minimiser l’impact de la fiscalité, il vous reste 2 stratégies possibles :
a) acheter des actions d’entreprises privilégiant les rachats d’actions et versant peu ou pas de dividendes : on peut faire cela avec un portefeuille de titres vifs orienté croissance, en diluant fortement le risque idiosyncratique par un grand nombre de lignes en buy & hold (pour respecter le principe clef de passivité) : c’est ma stratégie.
b) acheter des ETF (capitalisants) fortement surpondérés en actions d’entreprises privilégiant les rachats d’actions et versant peu ou pas de dividendes : c’est le cas par exemple d’ETF Growth Monde ou USA (ETF factoriels). On peut aussi regarder des ETF sectoriels dans des secteurs de croissance (cloud/SaaS etc.). Un simple ETF NASDAQ a un dividend yield faible. Je crois qu’il existe des ETF de "champions" des rachats d’actions. Vous pourriez regarder les ETF dont le dividend yield est le plus bas, et choisir ceux qui vous conviennent. (NB : je ne parle pas du yield d’un ETF distributif, mais du dividend yield moyen du panier sous-jacent de titres vifs. Cette information est habituellement disponible pour tous les ETF.)
A mon sens, la réponse à votre problème était donc dans vos hypothèses de départ : acheter des ETF Monde (qu’ils soient capitalisants ou non), c’est accepter un frottement fiscal important, en raison du poids dans l’indice des entreprises versant des dividendes. Donc la réalité, c’est que votre goût pour la "simplicité" a un coût fiscal : il vous faut l’accepter, ou bien ajuster votre stratégie.
Minimiser le frottement fiscal sur mon portefeuille n’a jamais été vraiment une priorité pour moi (car mes revenus professionnels ne sont pas fiscalisés), mais je considère ma stratégie (la stratégie (a)) comme plus performante sur ce point que la plupart des stratégies indicielles.
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EDIT : Une précision : Quand une entreprise fait un bénéfice en fin d’exercice, elle a 4 possibilités :
1) consolider ses fonds propres -> au-delà d’un certain niveau, cela devient inutile, voire dangereux (cela peut inciter l’entreprise à une prise de risque excessive, des M&A destructeurs de valeur etc.)
2) verser un dividende -> c’est fiscalisé
3) racheter ses actions
4) investir dans sa croissance
Ma proposition c’est d’investir (soit par des titres vifs, soit par des ETF) dans des entreprises qui privilégient (3) et (4). Le rachat d’actions n’est pas la seule échappatoire à la fiscalité : la croissance est une solution encore meilleure. D’où ma préférence pour les valeurs de croissance.
Dernière modification par Scipion8 (21/11/2020 18h16)