Ok Mr. samled, discutons.
Je ne suis pas du tout opposé aux placements en actions, ni fan inconditionnel des SCPI (ou d’un autre type de produit).
Ce que j’ai souhaité critiqué, c’est le fait que vos "arguments" me semblaient plus ressembler à des "impressions" peu étayées qu’à des faits démontrés par des chiffres et des études précises (et référencées). Si j’avais fait ce genre de démonstrations pendant mes études (il y a longtemps…), je me serais sans doute vu affublé d’un beau "Affirmation Gratuite !" en rouge. Cependant, je veux bien admettre que j’ai peut-être été un peu rapide à mettre un ’-1’.
Sur le fond, je suis bien d’accord sur le fait que les actions sont délaissées (ce n’est pas pour rien que j’en ai autant, voire mon profil Info mes PEA sont au max), mais j’ignore quand ça changera, et si ça impliquera une forte hausse, car certains des facteurs qui expliquent le niveau actuel de valorisation pourraient ne pas changer de sitôt. Par ailleurs, un surcroit de baisse n’est pas non plus à exclure à court/moyen terme.
Je suis aussi bien d’accord sur le fait que les SCPI ne sont pas un placement miracle. J’ai d’ailleurs déjà plusieurs fois averti sur ce forum que ce n’était pas un placement adapté à tout type d’investisseurs, en raison de l’impact potentiel de la fiscalité, et de la nécessité de l’envisager pour une (très) longue durée de détention, en plus du (trop) haut niveau de valorisation actuel de (tout l’) immobilier.
En ce qui concerne votre argumentation :
On connais en France un taux de chômage vers 9% (à 2% près) depuis pas mal d’années (depuis 30 ans en fait, cf Insee - Travail-Emploi - Taux de chômage en 2014).
Et 2% de chômage en plus (moins) n’impliquent pas nécessairement une baisse (hausse) mécanique des loyers et prix du m² de bureaux. En tout cas ce n’est pas ce qui a été observé dans le passé, où d’autres facteurs semblent avoir eu au moins autant, sinon plus d’influence (volume de m² nouveaux construits, niveau des taux d’intérêts, évolution des normes techniques des bureaux, etc.). Même si certains loyers de bureaux baissent, les loyers des activités tertiaires ne semblent pas baisser en moyenne, cf http://www.gemofis.com/indice_insee_cou … .php#ILAT. Les rapports de pas mal de SCPI (j’en lit un certain nombre) font état de baisses et de hausses de loyers, avec certes un peu plus de baisses que de hausses, mais pas de baisse importante en moyenne.
La corrélation entre hausse des ventes sur internet, et activité des commerces et magasins ne me semble pas plus facile à établir. Avez-vous des éléments chiffrés à ce niveau ? Je vois en fait dans la plupart des villes se développer d’une part des centres-villes (avec zone piétonnes) avec de multiples commerces (dont souvent les mêmes enseignes de franchises), d’autre part des zones d’activités en périphéries avec des magasins qui ressemblent plutôt à des entrepôts, et les ventes sur internet ne semble pas ralentir ceci. Certains locaux sont inoccupés, mais rarement la majorité ou alors c’est que la population locale rencontre un autre type de problème, et il n’est pas anormal que les commerçants ne réussissent pas tous. Les ventes sur internet ne représentent pas une génération spontanée de biens, mais nécessitent de gros entrepôts aussi (certaines SCPI/SIIC en possèdent), avec une lourde logistique.
Concernant les "meilleurs emplacements", je suis conscient que certaines SCPI ont eu des politiques plus orientées rendement à court terme que choix des meilleurs emplacements, mais pas toutes… Certaines SCPI arrivent à dégager + de 4.5% de rentabilité avec des (mauvais) coefficients d’occupation avoisinant les 80%, et la plupart ont engagé des actions pour rétablir la situation, même si pour certaines ça sera dur. Il est clair que toutes les SCPI ne se valent pas. (J’aurais bien plus apprécié une analyse comparative de certaines caractéristiques de certaines SCPI, pour conclure que telles SCPI sont plutôt à céder, qu’une généralisation du type "c’est le moment opportun pour sortir des SCPI".)
Les SCPI représentent en gros 20 Mds de capitaux actuellement, c’est à dire une part assez limitée (<10%) du marché immobilier sur lequel elles sont actives.
Concernant l’assurance-vie, si on compare le montant des fonds €uros à celui des fonds SCPI, on devrait avoir un rapport proche de 100. Donc ça semble encore être un épi-phénomène. Mais ça peut avoir un impact négatif sur les SCPI, si les AK dilutives continuent au rythme actuel, je suis bien d’accord.
Vous écrivez "Rajouter une pointe de recession possible dans toute l’Europe". En effet, une pointe de récession est possible, mais combien de temps durera-t-elle ? Quel serait son impact sur les distributions (voire le prix des parts) de SCPI (cela peut-il faire -20% ou -40%) ? Quel serait l’impact sur les actions ? Une reprise, même modeste est-elle vraiment à exclure ? J’observe que le déficit primaire de la plupart des pays d’Europe, même ceux en grande difficulté, diminue chaque année. Peut-être pas assez vite, pour pouvoir rembourser sereinement leur dette actuelle. Mais pas forcément.
Vous écrivez aussi "par principe une societe qui ne verse pas de dividende doit mécaniquement augmenter sa valeur de son cash flow, sans aucun impôts additionnel pour l’actionnaire". C’est le cas si la société peut utiliser ces fonds de manière efficace, mais pas si elle n’en a pas l’usage. De plus, il faudra bien un jour externaliser la valeur créée pour l’actionnaire, et passer par la case "impôts". La trésorerie pléthorique d’un Apple, d’un Microsoft ou d’un Cisco sont-elles vraiment toujours le meilleur emploi de ces capitaux ?
Au niveau de la fiscalité, il est à craindre qu’elle s’alourdisse sur un peu tous les types de placements. Je ne suis pas convaincu que nos gouvernants projettent de favoriser les actions à ce niveau.