Bonjour à tous,
Je m’intéresse à SII depuis quelques temps, et essaie de mieux comprendre un point qui m’échappe : comment traiter les intérêts minoritaires du groupe lors du calcul de la VE ?
En faisant un rapide tour sur leur site internet, on constate que le groupe SII ne détient « que » 70% de SII Pologne (https://sii-group.com/sites/default/fil … 1_2022.pdf). Un certain Grégoire Nitot, CEO SII Pologne détient les 30% restants (https://www.linkedin.com/in/gregoirenitot/). Ces 30% sont très importants sur le périmètre de SII, la Pologne représentant à la louche la moitié du CA avec une marge supérieure à la France.
Selon ce que j’ai appris, SII Groupe devrait donc faire apparaître dans ses comptes consolidés (au bilan comme au compte de résultat) des intérêts minoritaires cf. méthode d’intégration globale. Pour autant, on constate que ces intérêts minoritaires n’apparaissent nulle part ni au bilan ni au compte de résultat: le résultat net part du groupe est quasi identique au résultat net (80.467m en résultat net vs 80.460m résultat net part du groupe).
Un début d’explication dans le dernier rapport annuel (P145) :
SII RAF 2022-2023 P145 a écrit :
Puts sur participation ne donnant pas le contrôle : Le groupe peut consentir aux participations ne donnant pas le contrôle de certaines de ses filiales des engagements de rachat de leurs participations. Le prix d’exercice de ces opérations peut être fixe ou établi selon une formule de calcul prédéfinie.
Le groupe enregistre un passif financier au titre des options de vente accordées aux participations ne donnant pas le contrôle des entités concernées. En application de la méthode dite de "l’acquisition anticipée", le groupe ne reconnaît pas d’intérêts non contrôlés vis-à-vis des participations ne donnant pas le contrôle bénéficiant de l’engagement de rachat : aucune quote-part de résultat ne leur est donc attribuée dans les comptes consolidés. Le passif est initialement comptabilisé pour la valeur actuelle du prix d’exercice. Lors des arrêtés ultérieurs, sa valorisation est ajustée en fonction de la dernière actualisation disponible des paramètres de calcul contractuels. Les variations de juste valeur des engagements de rachat, après leur comptabilisation initiale sont enregistrées en contrepartie des capitaux propres part du groupe. Le passif financier est présenté au sein des "Autres passifs courants" en fonction de la date d’exigibilité de l’engagement de rachat. Des puts sur participations ne donnant pas le contrôle ont été constatés sur les filiales SII Sp. Zoo (Pologne), SII Deutschland (Allemagne), SII Concatel (Espagne), SII IT&C Services SRL (Roumanie), SII s.r.o. (République Tchèque, SII Colombia (Colombie) et SII Inc. (Canada)
Du coup si je comprends bien, le groupe consolide dans ses résultats 100% de ses filiales, mais n’affiche pas clairement d’intérêts minoritaires en contrepartie au bilan. Il affiche cependant un passif courant, qui se base sur : nombre de put octroyés aux minoritaires * prix d’exercice des puts. Chaque année, ces puts sont valorisés selon une méthode de calcul non précisée, et leur variation vient en déduction des capitaux propres. Ainsi, la revalorisation de ces puts entrainerait une diminution des capitaux propres.
Actuellement ces « puts sur participation ne donnant pas le contrôle » sont estimés à 89,897m € (P145 du rapport annuel 2022). Mais j’ai l’impression que le prix d’exercice de ces options de vente est largement sous-évalué. les seuls 30% de SII Pologne valent selon moi déjà bien plus que 89.977m€. A ce prix, les détenteurs des puts n’exerceront donc jamais leurs options.
SII Rapport annuel 2022 2023 P145 a écrit :
Des puts sur participations ne donnant pas le contrôle ont été constatés sur les filiales SII Sp. Zoo (Pologne), SII Deutschland (Allemagne), SII Concatel (Espagne), SII IT&C Services SRL (Roumanie), SII s.r.o. (République Tchèque, SII Colombia (Colombie) et SII Inc. (Canada)
Mais quel intérêt de passer par cette méthode plutôt que via une intégration globale classique ?
Si je comprends bien, ces puts qui ne seront jamais exercés sont bien agréables pour la valorisation: la VE est tirée à la baisse car ils ne sont pas inclus dedans, et le RoE est artificiellement gonflé car le résultat net contient la part des minoritaires, tandis que les capitaux propres au bilan sont hors intérêts minoritaires. Est-ce que je me trompe quelque part ? Voyez vous d’autres impacts sur les états financiers ?
Au plaisir de vous lire,