Bonjour,
Merci pour ce sujet intéressant.
Nor, les sections "Famille proche" et "Transmission de valeurs" peuvent donner quelques idées.
Famille proche
L’éducation et l’épanouissement de leurs enfants était pour mes parents leur objectif familial principal:
* Education/réussite scolaire comme objectif principal (dans l’optique de nous faire accéder à des métiers intéressants et rémunérateurs, que nous pourrions choisir) avec tout ce qui va avec: pas de limite aux dépenses éducatives; choix de bonnes écoles; information proactive sur les filières intéressantes; suivi des enfants; un des conjoints ayant le temps de s’occuper sérieusement des enfants (choix d’arrêter son activité professionnelle); séjours linguistiques; etc… L’objectif était que nous puissions devenir autonomes et responsables.
* Transmission de valeurs: compétition, travail, intégrité, logique, efforts, etc…
* Vivre (très) en-dessous de ses moyens par l’exemple: différentiel important entre revenus et dépenses
* Comptes pour chaque enfant, que nous devions gérer pour nos dépenses.
* Cette éducation avait également ses limites, par exemple:
- L’emprunt était considéré comme une notion intrinsèquement négative car faisant perdre de l’argent: voir https://www.investisseurs-heureux.fr/t5049, ce qui me semble dommage (inflation / immobilier à crédit)
- La création d’entreprise était vue de manière négative car trop risquée.
- Pas de transfert de connaissances sur la manière de gérer des actions ou un investissement immobilier, qui auraient pu être utiles (mais peut-être n’étions-nous pas suffisamment réceptifs ?).
- Pas d’apprentissage de la dissociation entre le temps passé à une activité et le gain correspondant.
- Vision trop franco-française (de la formation, des opportunités professionnelles, etc…).
- Etc…
* L’argent épargné était vu comme une sécurité en cas d’accident de la vie.
* Mon père investissait (et investit toujours) son épargne en actions.
* Vue décalée et critique sur la société de consommation, le crédit, les besoins plus importants que les ressources, le principe d’achat procurant un plaisir immédiat, etc…
* Faire soi-même plutôt que déléguer (pas nécessairement d’ailleurs toujours une bonne approche).
* Informations sur le patrimoine familial après que nous ayons atteint l’autonomie financière.
Dans ma famille proche (parents, frères, sœurs et conjoints), comme tout le monde a une situation financière globalement équivalente et qu’il y a peu de risques de difficultés financières, il n’y a pas de problème à en discuter librement et ouvertement, y compris rémunération, investissements et niveau de dépense. Je pense que la situation va néanmoins évoluer vers une ouverture moins grande, en fonction du parcours de nos enfants ou en cas de forte accentuation des différences.
Jusque-là, nous n’avons pas fait d’investissements en commun mais cette option n’est pas exclue. Il est par exemple possible que je crée un "fond actions" (probablement sous la forme d’une SPF) que je gère avec rémunération du gérant au résultat.
La personne la plus proche de moi sur ces sujets est mon père qui, d’ailleurs, s’inspire maintenant fortement de mes idées d’investissement en actions ou de celles de mon frère depuis une dizaine d’années environ.
Famille plus large
Avec la famille plus large (oncles, tantes, cousins et cousines), comme les situations des uns et des autres sont assez hétérogènes, par respect, nous préférons ne pas aborder les sujets argent/travail/rémunération/patrimoine/investissements car ce serait souvent simplement déplacé. Il nous arrive avec l’un ou l’autre de discuter de ces sujets, lorsqu’ils les abordent, mais alors sans citer aucun chiffre qui pourrait donner un indice sur notre patrimoine et simplement dans l’optique de partager des idées.
Je trouve que la difficulté est vraiment là: comment aborder ce type de sujet sans que cela ne soit déplacé ou condescendant ? De mon point de vue, si l’objectif est d’échanger et de partager en vue d’améliorer les connaissances, cela me semble constructif. Le fait de comparer les patrimoines de chacun au sein d’une famille, lorsqu’ils sont fortement hétérogènes, me semble avoir peu d’intérêt avec un risque de créer des tensions ou de la jalousie.
Amis
Nous sommes assez ouverts avec nos amis, quant à notre situation, avec ceux qui ont une situation proche de la nôtre (ou pourraient en avoir une proche s’ils le souhaitaient). L’idée est surtout d’ouvrir certains à des possibilités ou à des options auxquels ils n’auraient peut-être pas pensé, afin qu’ils puissent les utiliser s’ils le souhaitent.
Belle-famille
Avec mes beaux-parents, il n’est pas possible de discuter investissement/argent/bourse/rémunération. Les marchés financiers et l’investissement immobilier sont tout simplement considérés comme le moyen le plus sûr de se ruiner. Ils assimilent la possibilité de perdre à la réalité de la perte, sans considérer l’espérance mathématique… De mon côté, je sais qu’il existe des manières pertinentes de s’exposer au risque et ne rien risquer en plaçant son argent sur un livret me semble en réalité très risqué (inflation, coût d’opportunité, etc…) et l’achat d’une résidence principale ne me semble pas toujours judicieux, d’un point de vue strictement financier: https://www.investisseurs-heureux.fr/t4975.
Ce qui est cocasse, dans la situation, c’est que j’ai l’impression que mes beaux parents s’imaginent que nous n’avons pas d’épargne, que nous dépensons tous nos revenus comme je suis le seul à avoir une activité professionnelle au sein de mon foyer et que si nous n’achetons pas notre résidence principale, c’est que nous n’en avons pas les moyens… De ce fait, ils me parlent parfois de manière condescendante alors que le patrimoine net de mon foyer est plusieurs fois supérieur au leur et que mon niveau de connaissances financières est objectivement sans rapport. Je pourrais les éclairer à ce sujet, mais cela ne ferait que creuser la fossé de l’incompréhension, à mon avis.
Le jour où je quitterai mon activité professionnelle actuelle pour développer des projets personnels (dont la plupart seront probablement non rémunérateurs), je pense qu’il va encore y avoir des malentendus.
Si mon père commettait la maladresse de dire à mes beaux-parents qu’il est content que nous nous en sortions bien et que nous gérons bien nos affaires, pourrait s’en suivre un quiproquo assez intéressant.
Heureusement, il y a multitude de sujets de discussion plus consensuels.
Enfants
Côté argent, ses notions sont assez basiques mais il commence à économiser (200 euros pour l’instant): son niveau de dépense est à ce stade inférieur à son niveau d’épargne. Il est également généreux et mignon. Il nous a par exemple dit, l’autre jour, très sérieux: "Maman, papa, si vous n’avez pas assez d’argent, je veux bien partager mon argent avec vous !".
La priorité familiale numéro un actuelle est l’éducation (bien sûr non uniquement financièrement) et l’épanouissement de notre garçon.
Transmission de valeurs
Argent
J’essaie de communiquer à mon garçon, en début de primaire, le plaisir des nombres et du calcul, de manière ludique. Nous faisons par exemple des combats de nombres: celui qui attaque propose un calcul et celui qui se défend ne parvient à se protéger que s’il trouve le résultat du calcul). Cela semble bien fonctionner: quel plaisir d’additionner et de multiplier ! L’une de ses institutrices a marqué un jour dans son cahier: "T u es une superstar des maths !". Elle a trouvé la corde sensible de son père…
Mettre l’enfant en contact avec l’argent. Veiller à ce qu’il assimile le concept d’épargne supérieure à la dépense donc d’économie: quand on reçoit de l’argent, on peut en dépenser une partie mais il faut conserver le reste sinon on n’a plus rien.
L’ouverture d’un compte dématérialisé me semble être une deuxième étape permettant par exemple de lui montrer le fonctionnement des intérêts.
Je le soumets parfois à des dilemmes d’investisseur: par exemple, préfère-t’il un gâteau maintenant ou deux gâteaux dans une heure.
Quand il souhaite acheter un objet, les parents peuvent lui montrer qu’un objet ayant la même valeur a plusieurs prix: le prix du neuf différent entre différents magasins (magasin physique, Internet, etc…); le prix de l’occasion en achetant sur un site de petites annonces, par exemple.
Lui demander son opinion sur le prix des choses: d’abord des choses simples, puis salaire horaire, prix d’une maison, prix d’une voiture (neuve, d’occasion, …), etc…
Ne pas lui faire de cadeaux financiers importants sans contrepartie substantielle avant qu’il ait prouvé qu’il pouvait être autonome financièrement.
Travail/Effort
Mettre l’accent sur la formation: lui dire que s’il réussit très bien à l’école, il pourra choisir un métier qui lui plaît et qui lui permettra d’en vivre mais qu’il faut travailler, pour cela. Lui dire que le plus important est d’avoir des bons résultats à l’école (message à adapter en fonction des capacités de l’enfant, bien sûr…). Soutenir l’autorité de ses institutrices, par exemple en lui disant qu’il faut faire ce qu’elles lui demandent et que si elles ne sont pas contentes de son travail, nous ne le serons pas non plus. Ne pas relativiser les commentaires éventuellement négatifs de ses institutrices: aller au contraire dans le même sens pour être cohérent.
Apprentissage du piano pour développer la concentration, la sensibilité et l’esthétique, mettre en lien effort et résultat. La pratique d’un instrument nécessite un travail important (et un investissement temps conséquent pour les parents, également ).
Marche en montagne: effort de la marche mêlé au plaisir de découvrir de beaux paysages (le résultat).
Conditionner certains cadeaux à l’obtention de résultats.
L’aider à réaliser un projet de création d’entreprise.
Actions
Secret millionnaires club (en Anglais): Secret Millionaires Club with Warren Buffett | Home
Jouer à des jeux de société (de réflexion) pour lui transmettre, de manière ludique, les valeurs de compétition, d’optimisation, de plaisir, d’atteindre un objectif, de divergence prix et valeur, de résultat (mesurable): Immobilier
Lui confier la gestion d’un appartement et lui donner le résultat net.
Lui donner un studio après recherche et rénovation, s’il réussit à atteindre un certain niveau de rentabilité.
Ces points ne doivent cependant pas constituer un frein à sa mobilité (scolaire et professionnelle).
Cordialement,
Vauban
Dernière modification par vauban (09/08/2015 15h43)