Évaluation de l'investissement dans Berkshire Hathaway : analyse de la performance passée, des stratégies d'allocation de capital, de la valorisation et des perspectives futures du conglomérat
Cette discussion porte sur l'opportunité et les modalités d'investissement dans Berkshire Hathaway (BRK). Initialement, les échanges se concentrent sur les différentes manières d'accéder à l'action, comparant les actions A et B ainsi que des certificats émis par BNP Paribas. Les participants concluent rapidement que, suite au split de l'action B en 2010 la rendant plus accessible, les certificats présentent peu d'intérêt, notamment en raison de leurs frais de gestion jugés excessifs et de l'avantage limité de la couverture de change.
La discussion aborde ensuite la valorisation de BRK, notamment via le ratio cours/valeur comptable (P/B). Les membres débattent de la pertinence de ce ratio, Warren Buffett lui-même soulignant que la valeur comptable sous-estime la valeur intrinsèque de BRK, en particulier pour les filiales détenues à 100 %. Un débat oppose thomz et spiny sur la stratégie d'investissement : privilégier la capitalisation via BRK ou opter pour des actions à dividendes (dividend aristocrats), spiny mettant en avant l'impact négatif de la fiscalité sur les dividendes réinvestis. L'importance du flottant d'assurance (float) comme levier d'investissement à faible coût est également soulignée. L'évolution de BRK vers un conglomérat diversifié, avec des acquisitions majeures comme BNSF, Heinz (via des actions préférentielles avantageuses) ou Precision Castparts, est notée comme une tendance structurante.
La performance de BRK comparée à l'indice S&P 500 est un sujet récurrent. Les participants notent des périodes de sous-performance, notamment lors des marchés fortement haussiers où la taille de BRK et son orientation valeur peuvent être des désavantages, mais aussi des périodes de surperformance ou de résistance en marché baissier. Une analyse critique de la méthodologie de comparaison sur le long terme est présentée par Ursule, soulignant que la surperformance historique s'est atténuée ces vingt dernières années, bien que des contre-arguments sur les frais des ETF et la volatilité soient apportés. La question de la succession de Warren Buffett et Charlie Munger (décédé en novembre 2023) est une préoccupation constante, malgré la mise en place d'une relève avec Ajit Jain et Greg Abel (désigné officiellement comme successeur au poste de CEO) et les gestionnaires de portefeuille Todd Combs et Ted Weschler.
La gestion de la trésorerie pléthorique de BRK suscite de vifs débats. Certains membres s'interrogent sur le manque d'acquisitions majeures récentes et la timidité des rachats d'actions, malgré la politique annoncée (seuil de 1,2 fois la valeur comptable, puis abandon de ce seuil au profit d'une décote par rapport à la valeur intrinsèque). D'autres défendent la prudence de Buffett face à des valorisations jugées élevées ou à un environnement incertain (crise Covid). Les mouvements récents du portefeuille d'actions cotées, souvent attribués aux lieutenants Combs et Weschler, montrent une forte concentration sur Apple (devenue la principale position), un recentrage sur certaines banques (Bank of America) et des investissements notables dans l'énergie (Chevron, Occidental Petroleum), les télécoms (Verizon), le Japon ou des IPOs (Snowflake). Des critiques émergent concernant des opportunités manquées (Google, Amazon, Microsoft), la gestion de scandales (Wells Fargo), ou des investissements moins réussis (IBM, Kraft Heinz, compagnies aériennes vendues en perte).
Mots-clés : Berkshire Hathaway, Warren Buffett, investissement valeur, allocation de capital, performance boursière, succession, valorisation (P/B)