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1    #126 24/01/2022 19h27

Membre (2021)
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Je suis également le secteur du service médical à la personne, avec des compétences également dans le dialogue social. Les révélations ne m’étonnent pas du tout. Moi aussi je suis simplement étonné que ce genre de livre n’apparaisse que maintenant.

Il est question d’EHPAD mais le milieu de la santé et du médico-social est concerné. Les indicateurs sociaux pourtant sautent aux yeux: arrêt de travail, accident du travail, absentéisme, turnover… Quand vous avez tous ces chiffres qui explosent, c’est qu’il y a un malaise. Et si quelqu’un ose dire que cela est inhérent à ce secteur d’activité, il se voile terriblement la face!Si ces données chiffrées sociales avaient la même valeur que les données chiffrées financières: beaucoup de sociétés seraient tout bonnement en faillite!

J’attends simplement les révélations sur le prochain groupe coté en bourse qui fera l’objet des prochaines révélations…

Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.


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#127 24/01/2022 19h31

Membre (2016)
Réputation :   128  

D’un point de vue strictement financier, je trouve que les retours sur capitaux investis du secteur sont déjà dégueulasses, que ce soit Korian ou Orpea.

Donc on parle beaucoup d’avidité, mais qui le prêterait du capital si les rendements étaient encore inférieurs à ça ?

Il n’y a peut être pas de modèle économique pour conjuguer bien être des pensionnaires et intérêts financiers.

Auxquel cas c’est tout un système qu’il faut réformer, mais j’ai ouie dire que c’était souvent pire dans le public, donc bon…

On crache sur les groupes privées, mais quid de l’Etat ?

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#128 24/01/2022 19h33

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ESTJ

@ Lausm : désolé, mais encore une fois, vous tirez de votre expérience une généralité sur un milieu et une enseigne alors que la diversité existe, et heureusement. Je ne suis pas soignant, et donc sans doute pas pertinent pour vous, pour autant j’ai décliné récemment un mandat patronal à l’ARS sur cette question (de quoi aggraver mon cas à vos yeux peut-être ?). Quand vous défendez les dames du coin corvéables a à merci, ce sont parfois les mêmes aussi qui mettent des bâtons dans les roues de leur jeune directeur fraîchement diplômé (qui pourrait être leur fils en âge) parachute en province à qui on oppose un déni de direction : je ne prétends pas que c’est le cas partout, mais pour avoir vu de près cette défiance ou insubordination, elle existe aussi…

@ Milforsound : puisque vous dites avoir travaillé en externe à ce milieu, je ne vous apprendrai donc rien, mais me permet de vous rappeler que tous les établissements sont régis par une convention tripartite : Principe du financement tripartite
Mon propos n’avait pas vocation à polémiquer, juste à rester factuel sur qui paye quoi dans un ehpad….comme Semirentier l’a exprimé plus loin.

@ Sinwave : si un employeur remplace une infirmière dans ses tâches par une aide soignante, ce glissement est passible d’un signalement à l’ordre infirmier et d’une plainte pénale de ce dernier en retour, car leurs actes sont listés et réservés : Lausm si vous voulez reprendre ce point, nul doute qu’un pro l’exprimera mieux que moi..

Sur les CDD : un cdd doit indiquer un motif, le remplacement en est bien sûr un : on doit indiquer en poste pour poste en théorie sur le contrat, mais une expérimentation menee par le ministère du travail avec 3 CCN est en cours depuis 2020 autorisant à regrouper pour simplifier l’administratif, et sauf erreur de ma part, il me semble que les ehpad en font partie (a nuancer car j’ai un doute sur le fait que plusieurs CCN existent entre public et privé ?)


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1    #129 24/01/2022 19h36

Membre (2011)
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Pour bien comprendre:
Le fonctionnement de l’EHPAD se fait avec 3 budgets:

En gros:

- le budget hébergement, c’est là où ORPEA and co font leur bénéfice.
= loyer donné par le résident - amortissement du batiment - frais d’administration (direction, accueil, secrétariat), animation, entretien, ménage, restauration.

- budget dépendance = alloué par le conseil départemental et l’ARS

- budget soins = alloué par l’ARS et la sécurité sociale.

Ces budgets sont étanches. Ou presque:
J’ai vu une fois, dans un EHPAD privé (!), le personnel affecté au ménage (budget EHPAD) faire les lits à la place des aide-soignants pour leur libérer du temps au service des résidents. Je l’ai fait savoir à l’ARS, bon point pour l’EHPAD.
Dans un EHPAD associatif, j’ai vu les aide-soignants distribuer le goûter à la place du personnel d’hébergement. Je l’ai fait remarquer…

Donc quand j’entends dire que les EHPAD manquent de personnel, il ne faut pas accuser d’emblée l’hébergeur. Et, encore une fois, si la management est bon, l’organisation des soins bonne, la qualité des soins peut être là.
Par contre, mauvaise organisation, donc surcharge de travail, insatisfaction du personnel, absentéisme, turn over, intérim, donc mauvaise qualité des soins, donc insatisfaction…Cercle vicieux qui peut tourner à une absence de bientraitance. Et donc, difficulté à remplir les lits, donc obligé de ne prendre que de mauvais dossiers, de résidents difficiles à prendre en charge ou en fin de vie, ce qui aggrave encore la situation

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#130 24/01/2022 20h12

Membre (2012)
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sinwave a écrit :

Difficulté de recrutement je n’y crois pas.

[Mode Ironique: ON] Non, ça se saurait s’il y avait des difficultés de recrutement dans ce secteur (comme dans d’autres mais sans doute le pire ici)…

serenitis a écrit :

@ Sinwave : si un employeur remplace une infirmière dans ses tâches par une aide soignante, ce glissement est passible d’un signalement à l’ordre infirmier et d’une plainte pénale de ce dernier en retour, car leurs actes sont listés et réservés : Lausm si vous voulez reprendre ce point, nul doute qu’un pro l’exprimera mieux que moi..

Du pénal pour ça ? Ça fera rire beaucoup de monde je pense dans le monde des EHPAD.
La réalité du terrain, c’est que parfois les infirmières se passent du médecin (qui n’est pas là, trop occupé ou bien car carrément, il n’y en a plus) et font des actes sans son aval. Parfois, les aide-soignantes font du travail d’infirmière, sans supervision de celle-ci (ou de celui-ci). Souvent les ASH font du travail d’aide-soignante.

Tout ça pour des raisons de coût, de recrutement aussi, mais historiquement, pour des raisons de coûts. Et pas pour s’en mettre plein les poches, mais juste pour arriver à boucler le budget d’une part, et pour que les résidents puissent continuer à avoir leur toilette, leurs médicaments etc.


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1    #131 24/01/2022 20h22

Membre (2015)
Réputation :   66  

en effet mon message est imprécis et ne reflète pas le fond de ma pensée.
Donc je crois simplement que si certains secteurs et peut-être plus particulièrement celui-ci ont du mal à attirer, c’est en raison de conditions de travail extrêmement pénibles, (sous-effectif, harcèlement …) et aussi et sans doute encore plus à cause de rémunérations absolument indécentes.
Qui a envie d’être esclave ?

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1    #132 24/01/2022 20h24

Membre (2011)
Réputation :   39  

Des aides soignantes non diplômées, c’est très fréquent, par difficulté de recrutement. L’établissement n’a aucun intérêt à cela.
Des aides soignantes qui font du travail d’infirmière, c’est pour moi un peu une légende urbaine, sauf exception (aide soignante qui distribue des médicaments, ce qui est exceptionnel mais inadmissible). On voit beaucoup plus souvent des infirmières qui vont donner un coup de main aux aides soignantes dans leur travail car celles-ci sont surchargées à cause d’absences.

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1    #133 24/01/2022 20h42

Membre (2012)
Réputation :   125  

sinwave a écrit :

et aussi et sans doute encore plus à cause de rémunérations absolument indécentes.
Qui a envie d’être esclave ?

Le salaire n’est plus la principale raison à mon avis. Les organisations de travail (coupure, travail du WE, parfois de la nuit et non-reconnaissance des métiers sanitaire et médico-sociaux de façon générale) sont les principales raisons à mon sens.
Les revalorisations de salaire qu’il y a eu dans certaines branches (SEGUR, av.43 etc.), et les avantages faits aux salariés parfois, permettent de conserver ceux que l’on a (turn-over faible à très faible quand cela est fait correctement) mais ne permettent toujours pas d’en attirer dans des secteurs concurrentiels (hôpitaux, MAS).
J’ai vu des aides-soignants refuser des salaires >2k€ net par mois (et sans nuits) car c’était à 15km de chez eux, donc trop loin…  Ce n’est pas une rémunération absolument indécente pour 9 mois de formation…
Mais aujourd’hui, une difficulté est qu’il n’y a pas forcément négociation sur le salaire : il n’y a même plus de candidatures.

@semirentier : des AS qui font des piluliers par exemple, cela arrive très régulièrement. Mais le glissement le plus important est entre ASH et AS.


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#134 24/01/2022 20h52

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Des AS qui font des piluliers ? Je n’en ai jamais vu, et heureusement !
Et il faut que la direction soit un peu bèta, car il n’est pas difficile de négocier que ce soit fait par la pharmacie d’officine.

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#135 24/01/2022 21h39

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@ Geoges :

Libre à vous de ricaner de mon intervention, mais puisque vous m’opposez la réalité du terrain, je vais donner un dernier exemple avant de clore ma participation dans cette file, ne souhaitant pas troller face à l’unanimité ou presque des avis.

Dans un secteur proche de l’Ehpad de par ses problématiques, l’aide à domicile, j’ai eu le cas d’un glissement de tâches ou une assistante de vie posait des pénilex depuis des mois faute d’infirmière libérale disponible pour le faire.  Alors qu’un litige sans rapport avec son employeur l’amenait à prendre un avocat, ce dernier à lui bien compris tout le bénéfice d’en faire des tonnes sur le sujet : une photo du cahier de liaison du bénéficiaire comme pièce, un bon courrier a l’ordre infirmier, une plainte au pénal doublée et une prise d’acte au CPH pour manquement grave de l’employeur. On était avant le barème Macron, mais la « rigolade » a fini jaune avec l’équivalent de 2 ans brut de DI, pour une salariée pas vraiment modèle par ailleurs.


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1    #136 24/01/2022 21h52

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Bon, je vais essayer de répondre aux différents points.
@Serenitis: je ne prends pas mon cas pour une généralité. Mais j’ai, entre 1998 et 2005, fait pas mal d’interim et divers établissements de toute sorte.
Dont celui de cette file. De la MAS aussi.
Après 12 ans de libéral, de l’ehpad et du médico-social depuis 2017.
Je pense qu’au cours de ma vie professionnelle j’ai visité plus de 50 employeurs différents.
Donc j’ai une vision que je qualifierais d’ensemble. Et je ne me permettrai pas de telles conclusions sans avoir du fond.
Si je racontais tout ce que j’ai pu vivre ! Heureusement que la barrière du refoulement existe pour m’épargner des souvenirs que cette file ravive, car le milieu des soins est d’une violence absolue. Ce que la plupart des gens ne veulent pas voir, et c’est bien ce déni qui participe du fait que la situation perdure.
Concernant la délégation des tâches : une aide-soignante n’a pas le droit de préparer un pilulier. Elle peut donner les médicaments mais ils doivent être préparés obligatoirement par l’infirmière qui est la responsable légale de leur distribution. Mais l’AS peut les donner sur délégation de l’IDE.
Maintenant depuis deux trois ans, la gestion des piluliers se fait de plus en plus par les pharmacies locales, qui préparent les médicaments. C’est une obligation récente. Qui n’est pas toujours sans poser problème puisque les établissements se retrouvent parfois sans stock en cas de besoin (genre le week end en urgence, comme on aime).

Une AS ne remplace jamais une IDE. Le dernier ehpad public où je bossais, j’étais sans cesse appelé par les AS pour me dire "le pansement de mme machin est décollé". Elles n’y touchaient pas parce qu’elles savaient qu’elles n’avaient pas le droit et que des collègues les ramenaient bien à leur rôle de "toiletteuses". Moi je m’en foutais, d’ailleurs quand la relation y était certaines m’aidaient. Bien sûr dans la limite du raisonnable. Mais c’était un ehpad public et l’aspect hiérarchique est très rigide. Mais le respect apparent des décrets de loi est plus important que le boulot bien fait (car peur des contrôles ars).
Par contre il n’était pas rare qu’une IDE se tape deux unités au lieu d’une si quelqu’un manquait. Le week-end c’était systématique. Le week-end fallait aussi faire fonction de cadre et gérer les appels des agents absents et faire remonter au cadre de garde. Hors de question que l’agent puisse appeler directement le cadre de garde. Ce serait trop simple ! Là on est dans le public.
Une IDE ne fera jamais le travail du médecin à sa place. Trop dangereux légalement. Par contre pour toute situation un protocole établi par le médecin et signé est rédigé. Pour donner les directives claires à suivre pour toute situation.
Mais le problème c’est qu’en général, lire le protocole pour gérer une crise d’épilepsie quand ça arrive, c’est jamais le meilleur moment. En fait c’est jamais le moment. Quand vous avez le temps de le lire, on vous a appelé pour autre chose. Quand la crise arrive vous êtes dans le couloir à l’opposé de l’infirmerie, ou en train de faire un pansement. Donc à moins de connaître la bible protocolaire par coeur, c’est mieux quand vous avez une collègue qui connait. Ou d’avoir de l’ancienneté.
Quand vous arrivez, c’est plus chaud.
Les protocoles servent surtout à dire aux ars que tout est sous contrôle. Enfin ça marche comme ça.

Concernant le salaire, un AS à 2000 balles net, c’est sûrement en région parisienne.
Ici en infirmier, avec 20 ans d’expérience, on me proposait 1600 balles net. Les AS c’est plutôt 1300 euros.
Ça donne trop envie. J’ai donc appris à me faire désirer et négocier. Encore je suis trop gentil.
Car personne ne reste donc ils sont toujours en demande.
L’hôpital public par principe ne fera jamais appel à des intérimaires. Si c’est le cas c’est vraiment qu’ils ne trouvent personne de chez personne. Ce qui il y a deux ans était déjà le cas et qui a dû fortement s’aggraver depuis l’an dernier.
Une infirmière de Clermont-Ferrand qui travaille en intérim sur plusieurs ehpad, me racontait une organisation où une infirmière de nuit travaillait sur 5 établissements différents. Une nuit chaque. Ayant les 4 autres sous le coude, susceptibles de l’appeler si besoin. Et éventuellement obligée de se déplacer si gros truc. Tout le monde trouve ça super comme organisation. Ma collègue et moi on trouve ça fou et potentiellement dangereux.
Elle m’a dit que depuis la fin du plan blanc en mai, il manque une infirmière sur 4 partout où elle va en moyenne.
Car plein ont démissionné ou parties en reconversion.
C’est pour ça qu’on ne trouve plus de soignants : ils en ont juste marre.
Sachant qu’un tiers de la promo des premières années infirmières a décidé d’arrêter au vu du bordel de la crise, ça va pas aller mieux.

Après pour les situations de délégation de soins et tout ça, tout est protocolisé. Souvent il y a des systèmes d’astreintes pour parer aux problèmes potentiels. Des manuels avec les premiers gestes à avoir sont présents partout, et on téléphone soit à l’IDE ou au cadre de garde pour savoir que faire s’il n’y a que des AS, et au médecin d’astreinte ou au 15. Les plus anciennes et dégourdies sauront que faire mais quoi qu’il en soit, tout est organisé en arborescence administrative pour que chacun sache que faire, qui appeler quand ça déborde son rôle, jusqu’à l’intervention du médecin ou du 15 si ça doit aller jusque là. Mais beaucoup de choses se reglent par téléphone sachant que, chacun est complètement conscient qu’il engage sa responsabilité sur un plan légal. Donc on ne fait pas n’importe quoi non plus.
Cependant ça ne remplace aucune présence réelle, et il y a créer un système qui "gère" les situations, et créer un environnement de vie bienveillant et contenant qui est agréable à vivre pour tous. On est très loin de ce dernier aspect car on a banalisé une représentation d’une vie préservée à minima, pas d’une vie épanouie.
On fait en fait l’économie d’investir dans une vie vécue dans l’épanouissement, c’est à dire plein de choses inutiles et coûteuses (en fait pas forcément) qui ne rapportent rien, et on investit dans une vie résumée à des constantes vitales a minima avec l’idée que c’est moins cher. Pouls tension ça respire ça émet des sons ça rentre par en haut ça se vide par en bas mais pas trop ni trop peu donc ça ira.

En fait les problèmes qui se posent là sont, ceux d’une vision anthropologique, comment on voit et conçoit son humanité, l’humanité, et cet autre vulnérable qui n’est pas soi.
Mais qui pourrait être nous.

Je ne suis pas sûr d’avoir répondu à toutes les questions, j’espère avoir pu éclairer au mieux.
Mais le modèle de fonctionnement actuel des ehpad pourrait grandement être amélioré.
Et j’ai l’intime conviction que le problème avant d’être financier, est celui de la représentation du monde qu’on veut avoir.

@Serenitis: concernant l’ordre des infirmiers, il n’a pas un très grand pouvoir légal.
J’ai été l’objet d’une plainte par une ex collègue devenue responsable d’une unité de soins à domicile d’une mutuelle.
Je devais faire le taf que les AS ne pouvaient pas faire pour question d’organisation puis au moment de facturer elle refuse de nous payer en disant que c’était le boulot des AS ! (rien ne l’arretait vraiment alors que, c’était elle qui nous avait dit de le faire mais en fait ça ne tenait pas dans la gestion budgétaire de chez eux, chose qu’elle n’avait pas vue… Mais ça ne la gênait pas qu’on ait bossé gratos !
Comme j’avais fait un courrier carabiné à sa direction, elle a porté plainte à l’ONI. Du coup j’ai pris une avocate par la protection juridique de mon assurance. Ça a grandement changé le t.on !
Bref j’ai gagné et en dix jours j’étais payé. Mais en fait l’ONI n’a aucun pouvoir légal, c’est le tribunal civil. Sauf si depuis ça a changé. Mais comme ils ne sont même pas capables d’encaisser mon chèque, d’avoir leur annuaire à jour ou de suivre les changements de statut que je leur envoie, je n’ai pas une très haute estime de l’ONI et de sa capacité d’action.

Mais beaucoup de situations de délégation sauvage des soins existent de fait de par la difficulté d’organiser le passage d’une IDE libérale, surtout en zone rurale.
Par exemple une aide à domicile n’a pas le droit de mettre des bas de contention. Et une IDEL ne peut le facturer. On fait comment ?
C’est ça la santé en France dont on ne connaît pas les dessous.

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#137 24/01/2022 22h33

Membre (2016)
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Je suis effaré quand je lis les témoignages de cette file et je ne les remets pas en cause même si je suis sur que les choses peuvent se passer correctement dans certains ehpads.
J’étais le "référent" informatique de deux ehpads publics donc j’y suis intervenu régulièrement pendant plusieurs années. Étant par ailleurs élu du personnel dans la collectivité concernée j’ai eu des relations dépassant le cadre de mes fonctions informatiques avec le personnel de ces établissements depuis le directeur jusqu’au cuisinier. Je n’ai jamais ressenti de désintérêt de ces personnes pour leur travail et pour les résidents, plutôt du dévouement.
Quand ma mère a dû quitter son domicile, nous avons sollicité le directeur d’un ehpad public proche de son domicile. Il s’est déplacé deux fois à son domicile pour échanger avec elle et la convaincre qu’il était temps d’envisager un hébergement. Cela s’est fait, à contre cœur pour elle, mais la situation devenait intenable à domicile avec des problèmes d’hygiène, d’alimentation et de médication malgré le dispositif mis en place.
Elle a passé 8 ans dans cet établissement et les choses se sont passées correctement. J’allais la voir toutes les semaines et j’ai rencontré la plupart des membres du personnel. Dans leur très grande majorité ils étaient efficaces et attentifs au bien être des résidents. Elle nous a quittés en 2020, heureusement hors période Covid !
Ma vision des ehpads est donc extérieure à leur fonctionnement et limitée au secteur public.
Mais je crois qu’il peut y avoir un hébergement de qualité pour un 4° âge qui est la plupart du temps très compliqué à vivre pour les résidents et à gérer pour le personnel.
Je ne donnerai pas d’avis sur Orpea qui n’a pas d’ehpad dans ma zone de résidence.


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#138 24/01/2022 23h00

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Parfaitement d’accord avec vous.
Comme je l’ai déjà dit, un EHPAD bien organisé et qui fonctionne bien peut offrir une relative bonne qualité de vie aux résidents. Et vous avez parfaitement raison de dire que, sauf pervers toujours possible, et sauf paresseux, tous les salariés souhaitent travailler dans l’intérêt des résidents.
Et, contrairement aux idées reçues, lorsque l’heure est venue, c’est très nettement préférable au maintien à domicile à tout prix. Il est toujours nécessaire de déculpabiliser les familles.
Mais il est normal de ne pas parler dans cette file des trains qui arrivent à l’heure.
Et qu’on ne me prenne pas pour un un naïf, mon expertise et mon désintérêt pour la routine m’ayant spécialisé à travailler dans les établissements qui vont très mal, en réorganisant les soins, jusqu’à redressement.

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#139 25/01/2022 00h05

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Heureusement qu’il y a des établissements "vertueux".
Mais mon expérience m’a montré, dans mon Gault et Millau des ehpad et établissements médico-sociaux en tant qu’infirmier intérimaire, que les endroits qui vont le mieux ou le moins mal sont des établissements privés associatifs.
J’ai très rarement vu des équipes malveillantes par nature. Si il peut y avoir comme disait Serenitis des agents déconnants, je crois que la façon de les manager joue un rôle important. Quand la direction est absente, elle laisse des petits chefs s’emparer du pouvoir dans les espaces vides. Je ne l’ai que trop observé.
Après de ma place, en prenant chacun comme il est, sans forcer ni lâcher, en gardant le cap de pourquoi j’étais là et de le faire au mieux, en ne me prenant pas pour le chef et en respectant l’expérience de tout le monde, j’ai réussi à obtenir de certains soignants que mes collègues critiquaient l’aide qu’elles n’en avaient jamais. Fallait parfois de la patience mais ça marche.
Mais les établissements que j’ai vu marcher le mieux ont toujours une direction qui se pose les bonnes questions, respecte usagers et employés sans penser seulement au tiroir caisse, et n’oublient pas l’intérêt du patient.
Malgré des moyens défaillants on peut essayer de tendre par là.

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#140 25/01/2022 07h33

Exclu définitivement
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Semirentier, le 24/01/2022 a écrit :

Des AS qui font des piluliers ? Je n’en ai jamais vu, et heureusement !

J’ai presque envie de vous répondre que peu importe qui prépare les piluliers quand c’est pour les donner à des patients qui sucrent les fraises sans s’assurer de la bonne compliance, et quand ces fameuses pilules se retrouvent perdues sous la table ou sous le lit, avec le biologiste extérieur (bibi en l’occurence) qui vient juste faire une prise de sang et qui se retrouve à chercher à quatre pattes la dite pilule !

Quand à l’AVK de mamie, 45 kilos toute mouillée, mais ingurgité par son mari de 90 kilos, et vice versa, peu importe aussi qui a préparé le pilulier, l’important, c’est que mamie ne fasse pas d’hémorragie cérébrale !

Pour rester positif, ça fait du chiffre pour le labo. Un peu moins pour la sécu et son donateur, le citoyen…


Team Faux Pas 0+0

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#141 25/01/2022 08h44

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Sur ce dossier :
- Des conditions de travail merdiques ne font pas un cours de bourse. Sinon, nous ne verrions pas Amazon et Cie à ce niveau de création de valeur.
Est-ce une opportunité future à la Nike dans les années 80? A voir.
- Les problèmes de recrutement vont grandir. Ma belle-soeur cherche à quitter le monde médical, 3 ans après avoir fait une formation supplémentaire. C’est un phénomène commun aux pays développés. Va-t-on ouvrir les vannes de l’immigration pour compenser en pleine montée des populismes? Pas évident.
- Les prévisions d’EBIT sont toujours vers la hausse malgré le point précédent. Il y a un gros risque de "jaws" qui se referment avec le cout du personnel qui ferait un bon + hausse des taux. Ebit attendu à +17% en 2022, à mon avis, le H2 aura un profit warning car la rotation du personnel va être un problème.
- Les multiples restent à un niveau moyen historique donc le risque est faiblement pricé.

A mon avis, encore 20% de baisse possible.


Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK

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#142 25/01/2022 14h49

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La violence du mouvement augure d’un changement de paradigme.

Si les fondamentaux restent bons -Orpea figurait dans ma liste préférée quant à la visibilité des cash flows à venir- j’ai clairement sous-estimé le risque "ESG".
Il me semble clair que la baisse abyssale du titre sur un livre à paraître, alors que des brokers sérieux comme Oddo avaient encore le 14 janvier un avis "outperform objectif à 115" montre des sorties massives d’institutionnels.

En clair, Orpea est devenu "ESG" non grata; tous les grands investisseurs, signataires de tous les "Principles of Responsible Investment" sont assurés de se voir barrés de la possibilité d’’investir sur un nom à "forte controverse".

Ce que valorise le marché, mais l’histoire reste à être écrite, c’est qu’Orpea, de star Covid-proof, est devenue une valeur pestiférée comme si elle vendait des cigarettes ou des armes.
Les algorithmes des équipes de recherche ESG n’ont pas fini de la marquer de la croix de la controverse.

Je tiens la position mais me voilà collé pour longtemps probablement; même si j’espère un rebond, les espoirs passés me semblent dorénavant irréalistes.
Vae victis

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#143 25/01/2022 14h57

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INFJ

De l’Orpea à 50 €, un plus bas de 8 ans, alors que les besoins restent pressants.
L’enquête ne sent pas bon et il faudra qu’elle entraine une révision des pratiques et des investissements.
Mais à ce prix là… c’est presque de la value !

Stifel a écrit :

Orpea revendique un taux de satisfaction de 95% chez ses résidents, une statistique qui laisse envisager l’hypothèse d’incidents ’isolés’.

En outre, Orpea évolue dans un secteur soumis à une réglementation stricte et à des inspections par les pouvoirs publics.

Il est curieux d’imaginer qu’Orpea ait pu se développer en France et à l’international s’il n’avait pas scrupuleusement respecté ses obligations.

Objectif 121€ maintenu


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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2    #144 25/01/2022 15h06

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CroissanceVerte a écrit :

De l’Orpea à 50 €, un plus bas de 8 ans, alors que les besoins restent pressants.
L’enquête ne sent pas bon et il faudra qu’elle entraine une révision des pratiques et des investissements.
Mais à ce prix là… c’est presque de la value !

Ca veut dire quoi?
Presque de la value?
Ca se paye 16x l’EBIT avant des révisions massives à la baisse et un changement de direction, lesquels nouveaux dirigeants vont en profiter pour bien charger la barque de provisions en tout genre.

Stifel a écrit :

Orpea revendique un taux de satisfaction de 95% chez ses résidents, une statistique qui laisse envisager l’hypothèse d’incidents ’isolés’.

En outre, Orpea évolue dans un secteur soumis à une réglementation stricte et à des inspections par les pouvoirs publics.

Il est curieux d’imaginer qu’Orpea ait pu se développer en France et à l’international s’il n’avait pas scrupuleusement respecté ses obligations.

Objectif 121€ maintenu

Les avis de Glassdoor vont dans le sens du turnover important, des postes en CDD, des personnes non formées à leurs tâches : Orpea Employee Reviews | Glassdoor

Mais bon c’est dans toute l’industrie  donc impossible de jeter la pierre seulement à Orpéa.

Et le sujet d’inflation des salaires : charges de personnel = 57% du CA
https://www.orpea-corp.com/images/orpea … _b30d6.pdf

Dernière modification par kiwijuice (25/01/2022 15h21)


Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK

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#145 25/01/2022 15h20

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Qui vous dit que quoi que ce soit va changer ?

Tout le monde surréagit ici, c’est pas le premier scandale lié aux EPHAD.

Rien ne dit que celui-ci fera vraiment bouger les choses.

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#146 25/01/2022 15h21

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Franchement, vos analyses financières à partir de quelques ratios… ce que ça vaut…

Vous mettriez vos parents chez Orpéa le cas échéant - sachant les dérives évoquées ?

Moi, non.
J’en tire les conséquences quant à un éventuel achat de titres Orpéa.


Gare aux gourous

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#147 25/01/2022 15h58

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Inversement, peut-on affirmer que, suite à ce livre, tout le monde gardera (aura envie de garder) (pourra garder) ses parents à domicile, plutôt que les mettre en Ephad ?
Les solutions alternatives existent-elles vraiment ?


Parrain :  Saxobank Epargnoo LINXEA - Boursobank (FRVE9093) - Fortuneo (12662218) - Zen'Up - Alterna (CL00063088) - Bourse Direct (2019704537) - MeilleurTaux (FREDERIC163726)

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#148 25/01/2022 16h40

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CroissanceVerte a écrit :

Mais à ce prix là… c’est presque de la value !

A ce prix là comme vous dites, elle paie 1,6% de dividende par an. Moins que le Livret A. Total paie du 5,4%. Ca c’est de la value.

Rappelons nous que quand URW est passé de 200 à 120 euros le titre, certains disaient "à ce prix là". Aujourd’hui URW c’est 65 euros.

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#149 25/01/2022 16h41

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Ma fille a travaillé dans un EHPAD comme femme de ménage (job d’été). C’était dans en région parisienne (Maison Lafitte) : le prix des pensions était de 4000€/mois (2018). Les retraités se battaient pour un verre de vin, le jus d’orange est du premier prix. Ma fille devait faire les chambres d’un étage complet en 2 heures. Pas le temps de discuter avec les pensionnaires. Elle restait 5 minutes max par chambre. 
Bref, cela sentait l’économie à tous les étages. Perso, je trouve que c’est moche de faire de l’argent sur les petits vieux. Ce secteur devrait être publique ou para publique (associatif).


Code parrainage Alterna Energie: CL00059343

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#150 25/01/2022 16h54

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maxicool a écrit :

Les solutions alternatives existent-elles vraiment ?

Oui, clairement ! l’aide à domicile. Avec des moyens cf les DRAD. Il y a long à dire mais ce n’est pas le sujet initial.


Portefeuille : >12% de TRI sur 10ans | "Je peux être rentier à vie, à condition de mourir l'année prochaine :)"

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