Holding patrimoniale : stratégies pour optimiser la distribution des fonds vers le patrimoine personnel et débats sur l'allocation d'actifs
Cette discussion porte sur les stratégies optimales pour transférer les fonds accumulés (3 millions d'euros) dans une holding à l'IS vers le patrimoine personnel de l'associé principal, huggy59, dont la société d'exploitation arrive en fin de cycle. Le schéma actuel combine des dividendes optimisés (sous le seuil de 10% du capital social pour éviter les cotisations sociales), une rémunération modeste pour les associés afin de valider des trimestres de retraite et permettre l'accès à l'épargne salariale, et des versements significatifs via l'intéressement et la participation. Une réserve spéciale de participation a été constituée pour pérenniser ce dernier mécanisme malgré la baisse future des résultats.
Plusieurs pistes d'optimisation et de diversification sont évoquées par les participants. Des suggestions incluent l'investissement en usufruit de SCPI ou en ETF obligataires pour générer des flux (*serenitis*), la potentielle transformation de la SARL en SAS pour éliminer les cotisations sociales sur les dividendes au-delà du seuil, ou encore une réduction de capital (*spot*). L'utilisation de dispositifs comme le CESU, les chèques-vacances ou la prise en charge de la mutuelle par la société est également mentionnée pour optimiser les dépenses (*Tikok*). La question de la transmission patrimoniale future est aussi soulevée.
Un débat notable émerge concernant l'allocation d'actifs au sein de la holding. Alors que huggy59 présente une allocation diversifiée (sécurisé, structurés, marchés actions), un autre membre, Diverso, partage la recommandation de son conseiller pour une allocation très concentrée, avec 50% en Private Equity (PE). Cette proposition suscite une forte opposition de plusieurs participants (*AuteuilNeuillyPassy*, *corsaire00*, *MisterVix*), qui mettent en garde contre les valorisations élevées, les frais importants pour les investisseurs "retail", les performances passées non garantes du futur et les risques liés à l'illiquidité et à un potentiel retournement de cycle dans le PE. La pertinence d'une telle allocation pour un investisseur non institutionnel est remise en question.
Un second point de désaccord marqué concerne le rôle et la compétence des Conseillers en Gestion de Patrimoine (CGP), notamment ceux se présentant comme "fiscalistes". AuteuilNeuillyPassy critique vivement ce modèle, arguant que les CGP sont avant tout des vendeurs de produits rémunérés par rétrocessions et que leur compétence en matière fiscale est limitée, voire exercée illégalement au-delà du périmètre de la Compétence Juridique Appropriée (CJA). À l'inverse, Geronimo et spot défendent la possibilité pour un CGP possédant la CJA de fournir des conseils juridiques et fiscaux pertinents en accessoire de leur activité principale, soulignant que la qualité du conseil dépend de l'individu et non uniquement de son statut (avocat vs CGP). Ce débat met en lumière une divergence fondamentale sur la nature du conseil patrimonial et fiscal.
Mots-clés : Holding patrimoniale, Distribution de fonds, Optimisation fiscale, Allocation d'actifs, Private Equity, Intéressement / Participation, Conseiller en gestion de patrimoine (CGP)