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Empiétement d'une construction d'un lot mitoyen dans un lotissement ?

Empiètement d'une construction sur un lot mitoyen dans un lotissement : risques et solutions

Cette discussion porte sur un cas d'empiètement d'une maison construite sur le lot N°4 d'un lotissement, sur le lot mitoyen N°3. L'erreur provient d'une mauvaise référence de borne lors de l'implantation par le maçon, entraînant un empiètement maximal de 2,3 mètres du garage sur le lot voisin. Les membres analysent les conséquences potentielles de cette situation et les solutions envisageables. La question centrale est de savoir si la mairie, un co-loti ou le lotisseur (encore propriétaire de plusieurs lots) peut exiger la destruction totale de la maison.

Plusieurs points clés sont abordés. Premièrement, la distinction entre le règlement du lotissement et le cahier des charges est soulignée, le premier ayant une portée juridique différente. Deuxièmement, la responsabilité des différents acteurs est examinée. Bernard2K précise qu'un maçon n'a pas d'assurance dommage-ouvrage, mais plutôt une garantie décennale. L'assurance dommage-ouvrage est normalement souscrite par le maître d'ouvrage. Il apparaît que l'acheteur du lot N°4, et non Fennec60 (le vendeur initial du terrain nu), est le maître d'ouvrage et a probablement souscrit cette assurance. La commune étant soumise au RNU (Règlement National d'Urbanisme), en l'absence de PLU validé, les règles d'implantation par rapport aux limites de parcelle sont également un facteur déterminant.

Une solution amiable, impliquant un échange de terrain entre les deux lots concernés, est suggérée par Landschaft00 et Bernard2K. Cependant, Fennec60 indique que cette option semble difficile, car elle nécessiterait une modification du permis d'aménager et du plan de division, réduisant significativement la surface du lot N°3 et compromettant une construction déjà prévue. Landschaft00 partage son expérience de situations similaires, soulignant que sans accord du propriétaire lésé, la démolition de la partie litigieuse est inévitable. Iqce confirme qu'en théorie, une démolition totale est possible si le maire décide de porter l'affaire en justice, bien que cela soit rare en pratique. En droit privé, la démolition, potentiellement sous astreinte, est plus probable.

La discussion met en évidence la complexité juridique de la situation, impliquant à la fois le droit de l'urbanisme et le droit privé. L'importance d'une solution négociée est soulignée, mais la démolition du garage, voire de la maison entière si les règles d'implantation ne sont pas respectées après démolition, reste une possibilité réelle. La question de la conformité de la construction restante au règlement du lotissement après démolition du garage, et la possibilité d'une évolution de ce règlement avec l'accord des co-lotis, sont également soulevées par Iqce.

Mots-clés : empiètement, lotissement, construction, RNU, démolition, droit de l'urbanisme, droit privé.


#1 13/03/2025 12h59

Membre (2019)
Réputation :   32  

Bonjour les IH;

Je vous soumet un cas d’étude un peu particulier qui, à priori, n’a jamais été traité sur le forum.

Ce cas ne me concerne pas directement mais je suis le vendeur du lot N°4 et je cherche à aider mon acheteur.
Le lot N°4 a été vendu sans construction dessus et c’est l’acheteur qui a fait construire sa maison sur ce lot.

Le maçon du propriétaire du lot N°4 dans un lotissement a implanté la maison en partie sur le lot N°3
(voir plan).

En effet lors de l’implantation le maçon a pris comme référence la borne "D" au lieu de la borne "C" ce qui fait que la maison empiète sur le lot N°3 de 2,3 m au maximum.
L’empiétement sur le lot N°3 à la forme d’un triangle.

La partie de la maison qui empiète le lot contiguë N°3 est le garage de la construction.

Mon acheteur a bien compris qu’il va devoir, à minima, démolir son garage mais pour autant la distance de retrait entre la maison construite sur le lot N°4 et la limite séparative avec le lot N°3 ne respectera pas les distances inscrites dans le règlement du lotissement.(1/2 hauteur de la maison mesurée au point le plus haut avec un  minimum de 3 mètres) Voir règlement du lotissement.

Il n’y a pas de Cahier des charges pour ce lotissement mais un règlement de lotissement car si j’ai bien compris il y a une différence importante d’un point de vue juridique entre les 2 documents.

Le propriétaire du lot N°4 a pris contact avec l’assurance Dommage Ouvrage du maçon.

Question: La mairie ou un cos-loti ou le lotisseur, qui est encore propriétaire de plusieurs lots sur le lotissement, peut il demander et obtenir la destruction pure et simple de la maison?

[url=http://reglement_lotissement_emprise_construction.pdf]Reglement lotissement[/url]

plan_avec_bornes.pdf

Dernière modification par Fennec60 (13/03/2025 14h32)

Mots-clés : erreur, implantation, lotissement, maison

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#2 13/03/2025 13h38

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Ce cas ne me concerne pas directement mais je suis le vendeur du lot N°4

Vous vendez votre maison édifiée en infraction à l’urbanisme, mais vous ne vous sentez pas directement concerné ? Etonnant !

Pour bien comprendre le cas, il serait utile de préciser :
- de quand date le lotissement ?
- est-ce que la commune a un PLU ? Si oui, que dit-il sur la distance à respecter entre une construction et la limite de propriété, pour cette zone ?

Par ailleurs, un maçon n’a pas d’assurance dommage-ouvrage.

Normalement, dans l’acte de construire, il y a 3 acteurs : le maître d’ouvrage (celui qui fait construire), la maîtrise d’œuvre (celui qui conçoit), et les entreprises (qui exécutent les ordres de la maîtrise d’œuvre ; ce n’est pas à eux de concevoir !).

Un maçon, en tant qu’entreprise du bâtiment, a une garantie décennale. Or, l’assurance dommage-ouvrage est souscrite par celui qui construit : le particulier, ou bien le promoteur, ou bien le constructeur de maison individuelle. Est-ce que celui que vous appelez le maçon était en fait positionné comme constructeur de maison individuelle ? Concrètement, vous avez acheté votre maison à qui et avec quel type de contrat ?


Il faut que tout change pour que rien ne change

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#3 13/03/2025 14h48

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Pour avoir déjà eu ce genre de problème, le plus urgent est de contacter le voisin puis la personne en charge du lotissement, et leur exposer le problème. Peut être auront-ils une proposition ?
Peut être que via une cession d’un bout du lot, cela peut résoudre le problème ? Si le lotisseur est encore présent sur le chantier du lotissement, une modification de ce lot peut être envisagée ?
Il sera moins couteux de payer afin de réaliser une entente plutôt qu’un proces.
Mais il faut que tous les belligérants soient d’accord…
Sinon, oui, malheureusement, il faudra remettre en état, tout casser, afin de respecter le cahier des charge du lotissement…

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#4 13/03/2025 14h52

Membre (2019)
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Mer Ci Bernard2k pour votre réactivité et vos premiers éléments de réponse.

Vous vendez votre maison édifiée en infraction à l’urbanisme, mais vous ne vous sentez pas directement concerné ? Etonnant !

Pour bien comprendre le cas, il serait utile de préciser :
- de quand date le lotissement ?
- est-ce que la commune a un PLU ? Si oui, que dit-il sur la distance à respecter entre une construction et la limite de propriété, pour cette zone

Point 1; J’ai vendu une parcelle sans construction dessus dans un lotissement dont la date du permis d’aménager est le 11 janvier 2022.
Le PlU de la commune n’est pas encore validé à ce jour et la commune est donc soumise au RNU

Par ailleurs, un maçon n’a pas d’assurance dommage-ouvrage.

Normalement, dans l’acte de construire, il y a 3 acteurs : le maître d’ouvrage (celui qui fait construire), la maîtrise d’œuvre (celui qui conçoit), et les entreprises (qui exécutent les ordres de la maîtrise d’œuvre ; ce n’est pas à eux de concevoir !).

Point2; Je ne connais pas le statut exact du maçon/constructeur de la maison. Je préciserais ce point avec mon acheteur.

Un maçon, en tant qu’entreprise du bâtiment, a une garantie décennale. Or, l’assurance dommage-ouvrage est souscrite par celui qui construit : le particulier, ou bien le promoteur, ou bien le constructeur de maison individuelle. Est-ce que celui que vous appelez le maçon était en fait positionné comme constructeur de maison individuelle ? Concrètement, vous avez acheté votre maison à qui et avec quel type de contrat ?

Point 3; Mon acheteur m’a indiqué qu’il avait contacté l’assurance Dommage Ouvrage donc c’est, probablement mais ce point reste à confirmer, lui qui a pris cette assurance DO.

Mon questionnement porte sur le risque que le propriétaire doive démolir entièrement sa maison si celle ci ne respecte pas le règlement du lotissement et/ou les règles du RNU d’un point de vue implantation par rapport aux limites de la parcelle.

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#5 13/03/2025 15h14

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D’accord, vous avez déjà vendu la parcelle, et l’acquéreur a ensuite fait construire sa maison. Il est probable que l’assurance dommage-ouvrage soit celle de cet acquéreur de la parcelle. Cette assurance pourra l’aider à se retourner contre les personnes responsables. Comme dit Landschaft, une solution de conciliation peut être recherchée, par exemple avec de l’échange de terrain entre les deux lots concernés.

Juste une remarque : vous n’êtes aucunement partie dans l’affaire. Est-ce une bonne idée de vous en mêler ?

Dernière modification par Bernard2K (13/03/2025 16h22)


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#6 13/03/2025 21h04

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Landschaft00 a écrit :

Pour avoir déjà eu ce genre de problème, le plus urgent est de contacter le voisin puis la personne en charge du lotissement, et leur exposer le problème. Peut être auront-ils une proposition ?
Peut être que via une cession d’un bout du lot, cela peut résoudre le problème ? Si le lotisseur est encore présent sur le chantier du lotissement, une modification de ce lot peut être envisagée ?
Il sera moins couteux de payer afin de réaliser une entente plutôt qu’un proces.
Mais il faut que tous les belligérants soient d’accord…
Sinon, oui, malheureusement, il faudra remettre en état, tout casser, afin de respecter le cahier des charge du lotissement…

La cession d’une partie du lot N°3 parait compliquée voire impossible, en effet selon le promoteur cela signifie une modification du permis d’aménager, une modification du plan de division et en plus le lot N°3 mesurant à l’origine 470 m² cela l’amputerais d’environ 25/30 m² et compromet l’implantation de la maison déjà prévue.

Comment s’est réglé le problème similaire que vous avez eu?

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#7 13/03/2025 21h51

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J’ai plusieurs cas un peu similaire : un mur de soutènement construit à un mètre sur le lot jouxtant. La solution fut la cession d’une bande, et oui, bien entendu, il faut faire passer un géomètre puis modifier la copropriété.
Une autre fois, l’arrivée des eu ont été positionné au mauvais endroit, les fondations étaient coulées. La dalle a été coupée de part en part pour mettre l’eu au bon endroit (la solidité de la dalle m’inquiéterait…).
Il faut voir les différentes solutions acceptables par tous le monde puis les chiffrer.
Dans votre cas, le lotisseur ne semble pas ouvert à une modification, le propriétaire grevé , selon vos dires, ne va pas accepter. Juridiquement, sans l’accord du propriétaire grevé, vous allez devoir démolir la construction litigieuse. Peut être vaut il mieux ainsi afin d’être chacun dans sa parcelle…
Quant au problème de hauteur, en de reconstruction en limite, peut être, si il n’y a pas de contrainte de pente, il se pourrait que une toiture très pentue peut respecter la hauteur maximum du règlement.

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#8 14/03/2025 09h58

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Fennec60, le 13/03/2025 a écrit :



Mon questionnement porte sur le risque que le propriétaire doive démolir entièrement sa maison si celle ci ne respecte pas le règlement du lotissement et/ou les règles du RNU d’un point de vue implantation par rapport aux limites de la parcelle.

Bonjour,

D’un point de vue administratif théorique, la réponse est oui. En clair, si le maire décide de porter l’affaire en justice il pourrait y avoir démolition. Jamais vu en 40 ans. Sachant que l’Etat (…RNU donc Etat, le maire est sans doute compétent pour signer cependant) ne relevra aucun enjeu sur ce coup : pas de risque aux biens et personnes.

En droit privé en revanche : oui, qui plus est sous astreinte. Le règlement du lotissement ne peut qu’être plus restrictif que le RNU, cela transparait bien dans votre lien.Le RNU cf code urbanisme admet la construction en limite, que dit le règlement de LT ramené au cas particuliers de la construction une fois le garage démoli ? Les colotis seraient-ils d’accord pour le faire évoluer si besoin ?


Tant que t'as pas vendu t'as pas gagné. Mais t'as pas perdu. Mais t'as pas gagné. Mais…Oh zut fait @*

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