Location meublée (LMNP) : gestion des dégradations, remplacements d'objets et vétusté
Cette discussion porte sur les problèmes rencontrés par les bailleurs en location meublée (LMNP), notamment concernant les dégradations, le remplacement d'objets par des équivalents de qualité inférieure, et l'application de la vétusté. Un membre, al2020, initie la discussion en exposant le cas d'un locataire ayant remplacé une bouilloire et un luminaire de marque par des modèles bas de gamme lors de son départ. La question centrale est de savoir comment réagir et sur quelle base légale se fonder pour une éventuelle retenue sur le dépôt de garantie.
Les participants soulignent l'importance d'un état des lieux (EDL) détaillé, tant à l'entrée qu'à la sortie. Bernard2K insiste sur la nécessité de décrire précisément les objets (marque, modèle, état) dans l'EDL d'entrée pour pouvoir justifier une réclamation en cas de dégradation ou de remplacement non équivalent. Plusieurs membres, dont Plutarque et GoodbyLenine, confirment qu'en présence d'un EDL comparatif probant, la retenue sur le dépôt de garantie est la procédure standard. La discussion met en évidence un consensus sur la primauté de l'EDL comme preuve des dégradations.
La notion de vétusté est largement abordée. Bernard2K rappelle qu'une panne est, par définition, due à la vétusté, et que le remplacement d'un appareil défectueux incombe au bailleur, à ses frais. Il précise que sans facture, il est difficile de prouver l'âge d'un objet et donc d'appliquer une décote pour vétusté. Granite apporte une précision en citant une table de vétusté, indiquant une durée de vie de 8 ans pour une bouilloire, avec une franchise de 5 ans et une part résiduelle réclamable de 25%. La discussion révèle une opposition entre la théorie de la vétusté (qui exonère le locataire) et la pratique de la dégradation (qui justifie une retenue).
Au-delà du cas spécifique de la bouilloire, la discussion s'élargit aux bonnes pratiques en LMNP. JeromeLMNP suggère de demander au locataire de récupérer les objets de remplacement et de retenir le coût des originaux sur la caution. Il souligne également l'importance d'une communication claire avec le locataire et d'un contrat de location bien rédigé. Amoilyon et al2020 partagent leurs expériences de dégradations et de disparitions d'objets, soulignant la nécessité de se concentrer sur le mobilier essentiel et fonctionnel, et de ne pas investir dans des éléments décoratifs superflus. Franck1127 et lachignolecorse insistent sur la prévention : inventaire précis, factures accessibles, clause dans le bail concernant la propriété des meubles et l'obligation d'entretien.
La discussion met en lumière la complexité de la gestion locative en LMNP, entre la nécessité de protéger son bien et le respect des droits du locataire. Elle souligne l'importance d'une documentation rigoureuse (EDL, factures, photos), d'une communication claire et d'une approche pragmatique privilégiant le mobilier fonctionnel et la prévention des litiges. Condegas apporte une réflexion plus générale sur la schizophrénie française, où le même individu peut se plaindre de la législation protectrice en tant qu'entrepreneur, tout en l'utilisant activement en tant que consommateur.
Mots-clés : LMNP, état des lieux, vétusté, dégradation, dépôt de garantie, mobilier, location meublée.