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Consommation de la trésorerie d'une EURL à l'IS sans Chiffre d'Affaire ?

Conséquences fiscales et légales de la rémunération d'un gérant d'EURL à l'IS sans chiffre d'affaires

Cette discussion porte sur la situation d'un gérant associé unique d'une EURL à l'IS disposant d'une trésorerie conséquente (300k€) et se demandant s'il est possible de se rémunérer en utilisant cette trésorerie, en l'absence de chiffre d'affaires, afin d'éviter la flat tax sur un boni de liquidation et la taxe PUMA. Les membres explorent la légalité et les risques d'une telle pratique. Un consensus se dégage rapidement sur le fait que cette approche présente des risques significatifs.

Plusieurs points de vue sont exprimés concernant la validité de se verser une rémunération sans activité générant du chiffre d'affaires. Certains membres, comme macsnaw, suggèrent la création d'une holding comme solution alternative plus courante. D'autres, comme serenitis, soulignent le risque élevé de redressement fiscal, avec un rejet de la charge de gérance comme charge déductible et une possible qualification de faute de gestion. titoux évoque la possibilité d'invoquer l'absence de clients, mais cette idée est rapidement nuancée par d'autres participants. Auxerrois mentionne la possibilité de ce montage dans les SCI, mais serenitis précise que les SCI ont une activité civile, contrairement aux sociétés commerciales, et que la tolérance pour une faible rémunération n'exonère pas forcément de la taxe PUMA. Acathla partage son expérience personnelle d'une EURL à l'IS sans chiffre d'affaires, mais avec des investissements, sans que son expert-comptable ne soit alarmé. Boic35 rapporte l'avis de son fiscaliste confirmant les risques fiscaux et sociaux, notamment en cas de gestion anormale.

La discussion s'oriente ensuite vers les alternatives et les nuances juridiques. skywalker31 propose la transformation en SASU, mais serenitis et carignan99 soulignent que le problème de fond demeure : une société commerciale sans chiffre d'affaires durable est un risque. carignan99 détaille les implications de l'article 221 du CGI concernant le changement d'activité réelle, qui emporte cessation d'activité, et évoque l'abus de droit. Bernard2K expose en détail les risques d'acte anormal de gestion, de faute de gestion et d'abus de biens sociaux, soulignant que même si la probabilité d'un contrôle est faible, le risque n'est pas nul. InvestisseurHeureux s'interroge sur la modification de l'objet social, mais carignan99 et Bernard2K précisent que cela peut également entraîner une cessation d'entreprise au sens fiscal.

Un débat émerge sur l'interprétation des règles et le rôle des experts-comptables. Auxerrois défend l'avis de son expert-comptable, affirmant qu'il est possible de se rémunérer sans chiffre d'affaires si la charge n'est pas déduite, et cite l'exemple d'un ami non redressé. Cependant, Bernard2K, serenitis et carignan99 contestent cette interprétation, soulignant la différence entre une situation temporaire de difficultés commerciales et un abandon délibéré d'activité. Bernard2K insiste sur le fait que les caisses de sécurité sociale pourraient être lésées. serenitis apporte des précisions sur la distinction entre société commerciale et société patrimoniale, et sur la nécessité de consulter des experts pour trancher le débat. La discussion met en évidence une opposition marquée entre Auxerrois et d'autres membres, notamment Bernard2K, serenitis et carignan99, sur l'interprétation des risques et la validité de la pratique.

Mots-clés : EURL, IS, trésorerie, rémunération, chiffre d'affaires, risque fiscal, abus de droit.


#26 17/02/2025 18h18

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INTP

Bonsoir,

Boic35 a écrit :

Le gérant ne risque t’il pas un redressement dans la mesure ou:
- Il perçoit une rémunération sans pour autant avoir une activité professionnelle.

Pourrait-on y voir une ressemblance avec d’autres affaires qualifiées d’emplois fictifs ?

Comme par exemple dans l’affaire Pénélope Fillon ?

Cordialement,

Eric


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#27 17/02/2025 18h30

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Ce que je comprends des échanges est qu’il suffit de modifier l’objet social de la société pour l’élargir à l’investissement, investir la trésorerie, et on est dans les clous pour se verser une rémunération, même si l’activité originelle de la société est morte ?

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#28 17/02/2025 18h30

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Skywalker
Je pense que vous n’avez pas bien compris la portée de l’acte anormal de gestion.

L’administration fiscale serait à même de l’invoquer car il y a un manque à gagner pour elle: les charges constatées diminuent le résultat imposable et donc le montant de l’impôt à l’IS.


ex-trader repenti, family officer épanoui

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#29 17/02/2025 18h51

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@Spot
S’il n’y a pas de chiffre d’affaires, il ne peut y avoir de résultat positif. Donc avec ou sans rémunération du Président, l’IS est de toute façon nul (cf développements plus haut de Bernard2K).

@IH
Pour moi oui, ainsi j’ai prévu dans mes statuts depuis le début de ma SASU 3 activités : conseil aux entreprises, formation et gestion de la trésorerie de la société pour éviter de devoir modifier.


"La bourse est le seul magasin où la plupart des clients fuient quand les prix baissent. W Buffet". Portefeuille, Blog

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#30 17/02/2025 20h03

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skywalker31 a écrit :

S’il n’y a pas de chiffre d’affaires, il ne peut y avoir de résultat positif.

Objection : même avec un CA nul, il peut y avoir des "Autres Produits", des "Bénéfice Attribué ou Perte transféré" (venant de participations financières fiscalement translucide), des "Produits Financiers", des "Produits Exceptionnels, et bien d’autres choses, qui peuvent conduire à avoir de l’IS à payer."   
En tout cas, c’est ce que j’observe sur certains bilans (générés par un expert comptable pro)…


J'écris comme "membre" du forum, sauf mention contraire. (parrain Fortuneo: 12356125)

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#31 17/02/2025 20h05

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skywalker31 a écrit :

@Spot
S’il n’y a pas de chiffre d’affaires, il ne peut y avoir de résultat positif. Donc avec ou sans rémunération du Président, l’IS est de toute façon nul (cf développements plus haut de Bernard2K).

Euh vous n’oubliez pas les produits financiers ?

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#32 17/02/2025 20h14

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C’est juste : une société encombrée de sa tréso au point d’envisager de rémunérer son dirigeant à ne rien faire, l’a logiquement placée, donc il peut y avoir des revenus financiers conséquents. Donc un revenu positif à imposer à l’IS.


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1    #33 17/02/2025 20h18

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Après avoir demander à mon expert comptable, il n’y a aucun problème à prendre une rémunération sans ÇA à partir du moment ou ne déduit pas la charge.
Aucune faute de gestion ne peut être invoquer à partir du moment ou cette rémunération ne met pas en difficulté la société.

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#34 17/02/2025 20h36

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@ EricB :

Un mandataire social n’étant pas un salarié, y compris en SAS où il est assimilé salarié, on ne peut faire le parallèle avec Pénélope et son emploi fictif, j’avais fait creuser le sujet autrefois afin  de donner un statut à un de mes enfants séjournant à l’étranger sans sécu dans les faits.

@ Auxerrois :

Je suis du même avis que votre EC avec le bémol que la non déductibilité en charges de la gérance dont il vous parle s’applique dans le cas d’une société patrimoniale. Je ne sais pas si vous avez posé la question d’une société commerciale sans CA car la réponse m’étonnerait beaucoup plus ainsi configurée.


Profiter de ne rien foutre….

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1    #35 17/02/2025 20h37

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InvestisseurHeureux a écrit :

Ce que je comprends des échanges est qu’il suffit de modifier l’objet social de la société pour l’élargir à l’investissement, investir la trésorerie, et on est dans les clous pour se verser une rémunération, même si l’activité originelle de la société est morte ?

Je n’en suis pas certain.

Vous parlez de modifier l’activité réelle de l’entreprise. Dans les échanges précédents on peut lire que au plan fiscal, "Le changement de l’objet social ou de l’activité réelle d’une société emporte cessation d’entreprise" (source : CGI article 221 5.a).

Vous évoquez par ailleurs d’élargir l’objet social, donc d’y ajouter des activités. Point prévu par l’article 221, qui cause aussi "De l’adjonction d’une activité" qui, si elle entraine une hausse substantielle du chiffre d’affaires (ce qui est forcément le cas puisqu’on parle d’une eurl avec des produits de 0), emporte également cessation d’entreprise.

Enfin et de toute façon, ça ne résout toujours pas la question de l’abandon de l’activité commerciale de l’EURL. Qui a entrainé la perte totale de chiffre d’affaires … et emporte donc cessation d’entreprise (source : ibid.)

skywalker31 a écrit :

@IH
Pour moi oui, ainsi j’ai prévu dans mes statuts depuis le début de ma SASU 3 activités : conseil aux entreprises, formation et gestion de la trésorerie de la société pour éviter de devoir modifier.

Vous avez mal lu IH, qui parle de modifier l’objet social. Dans votre exemple (votre société) vous ne modifiez par l’objet social puisqu’il est prévu depuis le début. La nuance est de taille.

------------------------------------------------------------

Pour moi, c’est assez simple : une entreprise ça naît, ça vit et ça meurt. Une EURL qui n’a plus d’activité ou qui la modifie de façon substantielle > cessation au sens fiscal du terme.

Mais je reconnais facilement que 1) je peux me tromper et 2) qu’entre la théorie et la réalité etc.

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2    #36 18/02/2025 10h13

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Sur le sujet du fil :
- les risques sont avérés, cf #10 de Gaultier.
- Auxerrois, je suis en désaccord avec votre expert-comptable. Je pense qu’il veut dire : ne pas la déduire en charges fiscalement. En compta, on est bien obligé de constater une charge. Son astuce, en ne la déduisant pas fiscalement, est d’éviter le 1er des 3 risques que je citais : l’acte anormal de gestion. Pour la faute de gestion, elle est constitué lorsque le dirigeant prend une décision contraire à l’intérêt de l’entreprise, tel qu’exprimé par son objet social notamment. Pouvez-vous dire en quoi payer un dirigeant qui ne ramène aucun chiffre d’affaires est dans l’intérêt de l’entreprise ? Non. Donc, c’est faux.
- Skywalker, je suis également en désaccord avec vous quand vous dites que personne n’a d’intérêt à agir. Les caisses de sécurité sociale vont devoir verser des prestations à cette personne qui n’a pas le droit de se rémunérer, donc pas le droit non plus de cotiser ; alors même qu’il cotise a minima et qu’il a donc beaucoup de prestations en payant peu ; c’est donc un mauvais client. Elles peuvent, potentiellement, y trouver à redire. C’est peu probable, sans doute, mais possible.
Je suis aussi totalement en désaccord avec votre affirmation "Pas de victime, pas de délit". C’est juste faux. La justice est rendue au nom du peuple français. Les lois sont l’ensemble de règles du vivre ensemble. Toute infraction à la loi est donc répréhensible. La loi interdit de nombreux "crimes sans victime" (comme la consommation de drogue par exemple), au motif que même s’il n’y a pas de victime directe, ces comportements sont globalement dommageables à la société.

Je crois qu’on a bien fait le tour du sujet : risque avéré, mais probabilité faible, car il est peu probable qu’une personne ait intérêt à agir pour rechercher et punir l’infraction ; mais ça ne veut pas dire risque zéro. Pour finir sur le sujet : chacun fait ses déclarations fiscales et dépose ses comptes annuels (ou s’en abstient) sous sa propre responsabilité. Donc, peu importe qu’on ne soit pas tous d’accord car au final c’est à chacun de faire ce qu’il veut, en assumant ensuite les conséquences de son choix.

Sur le changement d’activité, pour répondre un peu différemment à IH : les Impôts vous disent les choses suivantes :
- une entreprise a une activité. Une éventuelle activité secondaire doit être très accessoire. En particulier, ils n’aiment pas beaucoup le cas où une activité bénéficiaire est compensée par une activité déficitaire. De leur point de vue, les deux activités devraient être chacune une entreprise au sens fiscal du terme ; et l’activité bénéficiaire devrait donc payer des impôts. Même s’ils n’ont guère le moyen d’obliger les entreprises à se scinder, et s’ils ont même mis en place une doctrine pour déterminer l’activité principale, c’est important de comprendre cette manière de réfléchir. A propos d’activité principale ou "prépondérante", voir notamment les difficultés pour établir si une entreprise est éligible au Dutreil ou non : Pacte Dutreil : le Conseil d?État annule le Bofip sur le caractère prépondérant - Actu-Juridique
- lorsqu’une entreprise a une activité, puis qu’elle change radicalement d’activité, les impôts disent : "c’est désormais une autre entreprise. Donc, on traite cela comme la cessation de la première entreprise et la création d’une seconde entreprise. Avec toutes les conséquences que cela comporte."
Bien sûr, cela nécessite que le chef d’entreprise et son expert-comptable fassent les choses comme il faut : déclarer le changement d’activité au CFE, faire la compta adéquate… S’ils ne le font pas, ils sont en tort et les impôts peuvent faire un redressement, où ils vont reconstituer la compta qui aurait dû être faite, avec cessation de la première et création de la seconde. Deux nuances quand même : L’article 221 bis du CGI permet, sous certaines conditions, d’éviter l’imposition immédiate des plus-values latentes ; et, si le changement d’activité est indispensable à la poursuite de l’activité et à la pérennité des emplois, il est possible de solliciter du ministre du budget un report des déficits de la première activité à la seconde. A ce sujet, cf notamment : Changer l’objet social de la société | Entreprendre.Service-Public.fr

Dernière modification par Bernard2K (18/02/2025 11h05)


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Favoris 1    #37 18/02/2025 11h13

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Thanks B2K pour cette analyse de fond qui éclaire bien le débat.

Complément sur le risque, il me semble que pour saisir le TC d’une requête il faut être un « tiers intéressé ».  Dans la pratique, je crois (à vérifier) que le tribunal peut s’auto-saisir : ce qui me semble la façon dont sont traitées les dénonciations reçues au greffe ?
Cet aspect ne me semble pas à minimiser dans l’évaluation du risque.

Sur l’approche fiscale multi activités, je ne partage pas complètement l’approche : pour exemple, le dispositif d’intégration fiscale le prévoit et permet clairement de gommer les bénéfices de l’une en épongeant les pertes de l’autre. Option prise pour 5 ans minimum avec la condition liée d’avoir la meme date de clôture de tout le périmètre. Pour un futur rentier envisageant de céder ses filiales, il y a matière de jolies optimisations en prenant une anticipation de plusieurs années du projet : on peut en toute légalité utiliser du déficit reportable qui se cumule sur la tête de groupe qui en reste propriétaire après cession pour anéantir son IS lors de la vente des parts sociales des filles, en bénéficiant d’un calcul de la PV taxable avantageux si on a apporté très en amont ses titres à la holding (délai de 7 ans de mémoire). Ceci permettant ensuite d’éviter le passage par la case réinvestissement à hauteur de 60% pas toujours très heureux pour éviter la taxation.


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1    #38 18/02/2025 13h19

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Bernard2K a écrit :

Sur le sujet du fil :

- Auxerrois, je suis en désaccord avec votre expert-comptable. Je pense qu’il veut dire : ne pas la déduire en charges fiscalement. En compta, on est bien obligé de constater une charge. Son astuce, en ne la déduisant pas fiscalement, est d’éviter le 1er des 3 risques que je citais : l’acte anormal de gestion. Pour la faute de gestion, elle est constitué lorsque le dirigeant prend une décision contraire à l’intérêt de l’entreprise, tel qu’exprimé par son objet social notamment. Pouvez-vous dire en quoi payer un dirigeant qui ne ramène aucun chiffre d’affaires est dans l’intérêt de l’entreprise ? Non. Donc, c’est faux.

Qui êtes vous pour dire qu’un expert-comptable, que vous n’êtes pas, à faux.

C’est un cabinet composé de juristes, fiscalistes, d’un pole paye et d’expert comptable comptant des entreprises de 10 a plus de 100 millions d’euros de CA, composé de 38 collaborateurs.

Je pense qu’ils sont sûrement plus à même de répondre à la question que vous sur le plan du risque fiscale.

De plus, en quoi un dirigeant à une obligation de ramener du chiffre d’affaires sur une période donnée ?

En prenant un exemple simple autour de moi et c’est pour cela que j’ai répondu à la question.
Un ami en SARL qui perd son seul et unique client (Renault) et qui pendant 1 an et demi n’a aucun chiffre d’affaires a continuer à se payer, moindre certes.
Deux ans plus tard, il a un contrôle sur les 3 dernières années, il n’a eu aucun redressement.

Mais peut-être que le contrôleur à encore faux…

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#39 18/02/2025 13h49

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Bernard2K a écrit :

Pouvez-vous dire en quoi payer un dirigeant qui ne ramène aucun chiffre d’affaires est dans l’intérêt de l’entreprise ? Non. Donc, c’est faux.

Bonjour,

Il y a énormément de sociétés qui ne génèrent pas de chiffres d’affaires pendant longtemps (biotech, etc.). Le seul critère du chiffre d’affaires est clairement insuffisant.

D’ailleurs, comme évoqué précédemment, la société peut tout à fait générer des produits financiers importants (cas des holdings, des sociétés d’investissements, etc.), qui trouvent leurs ressources ailleurs que dans du CA.

Ensuite, j’ai du mal à voir pourquoi la rémunération d’un mandataire social, ou sa déductibilité fiscale, serait liée à la génération de CA. En tant que représentant légal il a une fonction de représentation et d’administration, qu’il est tout à fait justifié de rémunérer. Si en plus il fait fructifier la trésorerie et les investissements, j’ai du mal à voir ce qu’on peut lui reprocher.

Pour finir, sur l’objet social, il faut en effet manipuler son changement avec précaution puisque légalement tout changement de l’objet social emporte cessation d’entreprise. Dans les faits, l’administration fiscale regarde les choses un peu différemment en se basant sur l’activité réelle de l’entreprise (qui est aussi listé dans les critères légaux). Adjoindre à un objet social existant la possibilité d’investir la trésorerie générée est à ma connaissance sans risque, alors que changer l’activité réelle de la société d’un commerce en une société d’investissement, même sans changer d’objet social, en est un. Par contre dans la première situation si les moyens consacrés aux investissements deviennent rapidement supérieurs aux moyens consacrés à l’activité principale, il y a un risque.

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#40 18/02/2025 15h05

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Auxerrois : vous utilisez un argument d’autorité. Un expert-comptable ne se trompe jamais ? Surtout quand il a 38 salariés ?

L’expert-comptable n’est qu’un conseil juridique de premier niveau. Son métier, c’est la comptabilité, pas le droit, qu’il n’exerce qu’à titre accessoire. Je recommande, dès qu’il y a un risque significatif, de recourir plutôt à un avocat fiscaliste ou un avocat d’affaires. L’avocat fiscaliste cité par Gaultier relevait des risques significatifs ; alors qui a raison, l’expert-comptable ou le fiscaliste ?

Vous demandez qui je suis ; je suis un chef d’entreprise qui a déjà eu, parfois, l’occasion de corriger les assertions d’expert-comptable, d’avocats et de notaires. J’aimerais bien pouvoir dire : "c’est un expert-comptable/avocat/notaire, professionnel, tellement compétent, donc je lui fais confiance les yeux fermés. " Malheureusement, ça ne fonctionne pas. Quand je relis, je tombe, parfois, sur des erreurs.
Remarquez que je suis néanmoins très admiratif de leur savoir et de leur compétence professionnelle. Presque toujours, ils ont raison. Et ils m’apprennent quelque chose bien plus souvent que l’inverse. Mais tout de même, parfois, ils se trompent.

L’argument d’autorité est toujours relatif. Les juges, qui sont des juristes très compétents, se trompent, puisqu’il existe des cours d’appel. Les cours d’appel se trompent, puisqu’il existe des cours de cassations…

Geronimo :
Le cas des startups est différent : elles exercent une activité conforme à leur objet social, elles déposent des brevets, elles acquièrent des actifs… Elles préparent l’acquisition d’un CA futur. Là on parle bien d’une société qui fait zéro effort pour trouver du chiffre d’affaires, alors même qu’elle sait le faire, puisque cette tréso a été accumulée de cette façon.

"En tant que représentant légal il a une fonction de représentation et d’administration, qu’il est tout à fait justifié de rémunérer". Certes, il administre, mais quand est-ce qu’il poursuit l’objet social ? Par son objet social, une société dit ce qu’elle fait ; ensuite, elle doit faire ce qu’elle dit. Et là, elle ne le fait plus.

Vous dites : "il ne se passe pas rien, puisqu’il y a des produits financiers". Je vous réponds : accepter de dire que le dirigeant ne s’occupe que de gérer les produits financiers de la société, ça veut dire que l’activité principale a changé : l’activité n’est plus celle déclarée dans l’objet social et qui a rapporté cette tréso accumulée, elle est devenu une activité de gestion de patrimoine pour compte propre, ou quelque chose comme ça. Avec les conséquences fiscales d’un changement d’activité. Dans ce cas, autant faire le changement d’activité officiellement, et on sera à nouveau dans les clous.

Après, j’entends bien que le risque est très faible. Je suis peut-être trop rigoriste dans la présentation d’un risque théorique qui serait extrêmement faible en pratique. En pratique, il y a plein de gens qui font ce qu’ils veulent avec leur société (et des choses bien pires) et ne se font pas prendre. Certes. Vous avez raison. Mais on n’est jamais totalement à l’abri de se prendre un retour de bâton, ou de tomber sur quelqu’un qui fait son travail. Sur ce, je vais m’arrêter là. Comme je disais, tout le monde aura lu les arguments divers, se fera son idée, et fera ses déclarations sous sa propre responsabilité.


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#41 18/02/2025 15h51

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Je suis également chef d’entreprise d’une PME qui fait 35 millions d’euros et anciens directeurs financiers dans une très grosse société française.

Vous m’avez mal lu, ce n’est pas l’expert-comptable qui a donné sa réponse, mais les fiscalistes qui travaillent au cabinet.

Si vous corrigez des experts-comptables, il faut en changer, ce n’est pas le bon.

Comme vous l’avez dit, vous êtes chef d’entreprise comme moi, vous n’êtes donc pas le plus à même de répondre à cette question, comme moi, en tout cas, moins qu’une fiscaliste travaillant dans un cabinet d’expert-comptable.
D’où ma question a mon conseil qui a été très clair.

Mais vous esquivez une partie de ma réponse, puisque qui mieux que l’administration fiscale peut répondre à cette question et l’exemple de mon ami non redressé après 1 an et demi de paye sans aucun CA me parait à même de confirmer les dires du fiscaliste.

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#42 18/02/2025 17h34

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On vous a expliqué que le préjudice n’était pas pour le Trésor Public, bien au contraire les rémunérations versées font des recettes immédiatement taxables à l’IR vs des recettes différées hypothétiques en dividendes/taxation des PV de fin d’activité/IS sur le fruit des investissements.

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#43 18/02/2025 20h32

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Auxerrois a écrit :

En prenant un exemple simple autour de moi et c’est pour cela que j’ai répondu à la question.
Un ami en SARL qui perd son seul et unique client (Renault) et qui pendant 1 an et demi n’a aucun chiffre d’affaires a continuer à se payer, moindre certes.
Deux ans plus tard, il a un contrôle sur les 3 dernières années, il n’a eu aucun redressement.

Mais peut-être que le contrôleur à encore faux…

Auxerrois a écrit :

Mais vous esquivez une partie de ma réponse, puisque qui mieux que l’administration fiscale peut répondre à cette question et l’exemple de mon ami non redressé après 1 an et demi de paye sans aucun CA me parait à même de confirmer les dires du fiscaliste.

Votre fiscaliste et le contrôleur ont sans doute raison mais vous vous êtes hors sujet.

Le sujet de la file a trait à une EURL qui a un CA de 0 comme conséquence de l’abandon total de l’activité. Donc de fait d’une modification de l’activité réelle de l’entreprise (au sens de l’article 221 du CGI).

L’exemple que vous produisez renvoie à une autre situation : des difficultés commerciales. Il est donc non pertinent dans le contexte qui nous occupe, à coté de la plaque (note : sur le fond, il reste néanmoins intéressant).

Auxerrois a écrit :

Vous m’avez mal lu, ce n’est pas l’expert-comptable qui a donné sa réponse, mais les fiscalistes qui travaillent au cabinet.

Et bien posez-lui la question qui est l’objet de la file : une boite (EURL) a cessé toute activité commerciale…
- Fiscalement, cela emporte t-il cessation d’entreprise?
- Si oui, puis-je 1) éviter les conséquences fiscales (imposition) de cette cessation et 2) siphonner la trésorerie en continuant de rémunérer le gérant ?

C’est de ça dont on parle, pas de savoir si on peut se rémunérer quand on traverse une mauvaise passe commerciale (ce qui est un sujet intéressant mais n’en demeure pas moins hors-sujet).

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#44 18/02/2025 20h44

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La réponse a été donné par quelqu’un dont c’est le métier, je m’arrêterais donc là, on tourne en rond.
Mon exemple était juste un exemple et sans rapport avec ma question au fiscaliste de l’expert comptable qui était clair.

Vous êtes de plus donc fiscalement capable de savoir si un passage a vide peut durer 1,2,4ou 10 ans, intéressant ça aussi.

Moi ça ne me viendrais pas à l’idée d’apprendre à Zidane à faire un contrôle de balle.

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#45 18/02/2025 20h52

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La réponse a été donnée par quelqu’un dont c’est le métier … à une question qui n’a rien à voir avec ce dont on discute. Ce qui explique pourquoi vous tournez en rond (mais peut-être vous êtes vous simplement trompé de file et donc de sujet?).

EDIT à la suite de votre Edit : sur le fait de savoir si je suis capable de savoir si une mauvaise passe commerciale va durer 1, 2, 4 ou 10 ans. Réponse : je n’en suis pas capable.

Par contre je suis capable de savoir que quelqu’un qui hésite entre solder sa société et siphonner la trésorerie pour éviter la taxe Puma ce n’est pas une mauvaise passe commerciale (je vous renvoie au sujet de la file, expliqué dans le premier message).

Sans doute en serez-vous également capable?

Je suis également capable de lire le post #10, réponse d’un avocat fiscaliste à une question posée par l’initiateur de la file. Je vous laisse en prendre connaissance. La différence entre cette réponse et celle de votre fiscaliste : sans doute tout bêtement la question posée (en contexte pour l’un, hors-contexte pour l’autre). Je ne doute pas un seul instant que vous serez également capable de comprendre que si on pose deux questions différentes, on risque d’avoir deux réponses tout aussi différentes…

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#46 18/02/2025 21h22

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Vous lisez mal, c’est dommage.

La seule question qui a été posé au fiscaliste est : est ce que je peux continuer a me donner mon salaire si la boite ne fait pas de CA pendant plusieurs années.

La réponse est oui si vous ne déduisez pas la charge.

Mon exemple n’est la qu’a titre…d’exemple.

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1    #47 06/03/2025 14h04

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Bonjour Auxerrois,

La question à poser au fiscaliste pour avoir la réponse la plus approprié à ce fil de discutions est:
Puis je continuer à me payer une rémunération de gérance (pas un salaire) alors que la société ne fais aucun chiffre d’affaire et que moi, gérant, n’y exerce que comme seule activité de faire mon virement mensuel de rémunération .

La réponse est non dans la mesure ou il n’y a pas de travail effectif et que le seul objectif est d’échapper à la taxe puma liée aux revenus de me placements (Boursier / Immos).

Ceci dit sorti de cette solution de rémunération sans travail.
Comment se dépatouiller d’une EURL IS avec 200 - 300 K de trésorerie sans passer:

1 la la case Boni de liquidation (Ouch l’IR et URSSAF)
2 la case 100k de rémunération par an et on solde rapido, merci l’IR et l’urssaf.
3  la case 200 K de dividende net /// Ouch le PFU !

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#48 06/03/2025 17h33

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La réponse est oui mais je l’ai déjà détaillé.
Vous êtes sûrement plus calé qu’un fiscaliste sur la question.
Et la puma n’est pas le problème puisque vous cotisez pour votre protection sociale.

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#49 06/03/2025 18h41

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ESTJ

L’argument d’autorité est une chose, la réalité une autre …mes consultations certes pas très récentes sur ce thème concluaient à l’exact contraire d’Auxerrois, bien que je ne me prétende sûrement pas (moi non plus..) plus calé qu’un spécialiste de cette question, même si je note être un des rares à échanger sur cette file en ayant vécu et surtout anticipé cette situation : je le rappelle à toutes fins car je lis que vous interpelliez précédemment B2K en lui demandant qui il était pour….

J’avais fait le parallèle avec les start up qui cramaient du cash sans ÇA pour illustrer, mais m’étais fait renvoyer dans mes 22 car situations différentes.

Rajouter que la puma n’est pas le problème est cette fois totalement faux : si on admet que vous cotisez comme gérant dans ce cas de figure, qu’un contrôle conclut à l’abus de droit, bien que vous écartiez cela d’un revers de manche, vous pourriez tout à fait être redressé sur ce point dans la continuité du contrôle pro  une fois étendu à votre situation personnelle, charge a vous ensuite de vous faire rembourser les cotisations indûment versées (tous mes vœux de courage au passage…).

On peut avoir des consultations d’avocats donnant des conclusions différentes, c’est aussi ce qui remplit les tribunaux sur d’autres thèmes, mais le plus souvent les différences de rendu viennent des légers détails de l’énoncé de la question qui peuvent orienter la réponse autrement.


Profiter de ne rien foutre….

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