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Consommation de la trésorerie d'une EURL à l'IS sans Chiffre d'Affaire ?

Conséquences fiscales et légales de la rémunération d'un gérant d'EURL à l'IS sans chiffre d'affaires

Cette discussion porte sur la situation d'un gérant associé unique d'une EURL à l'IS disposant d'une trésorerie conséquente (300k€) et se demandant s'il est possible de se rémunérer en utilisant cette trésorerie, en l'absence de chiffre d'affaires, afin d'éviter la flat tax sur un boni de liquidation et la taxe PUMA. Les membres explorent la légalité et les risques d'une telle pratique. Un consensus se dégage rapidement sur le fait que cette approche présente des risques significatifs.

Plusieurs points de vue sont exprimés concernant la validité de se verser une rémunération sans activité générant du chiffre d'affaires. Certains membres, comme macsnaw, suggèrent la création d'une holding comme solution alternative plus courante. D'autres, comme serenitis, soulignent le risque élevé de redressement fiscal, avec un rejet de la charge de gérance comme charge déductible et une possible qualification de faute de gestion. titoux évoque la possibilité d'invoquer l'absence de clients, mais cette idée est rapidement nuancée par d'autres participants. Auxerrois mentionne la possibilité de ce montage dans les SCI, mais serenitis précise que les SCI ont une activité civile, contrairement aux sociétés commerciales, et que la tolérance pour une faible rémunération n'exonère pas forcément de la taxe PUMA. Acathla partage son expérience personnelle d'une EURL à l'IS sans chiffre d'affaires, mais avec des investissements, sans que son expert-comptable ne soit alarmé. Boic35 rapporte l'avis de son fiscaliste confirmant les risques fiscaux et sociaux, notamment en cas de gestion anormale.

La discussion s'oriente ensuite vers les alternatives et les nuances juridiques. skywalker31 propose la transformation en SASU, mais serenitis et carignan99 soulignent que le problème de fond demeure : une société commerciale sans chiffre d'affaires durable est un risque. carignan99 détaille les implications de l'article 221 du CGI concernant le changement d'activité réelle, qui emporte cessation d'activité, et évoque l'abus de droit. Bernard2K expose en détail les risques d'acte anormal de gestion, de faute de gestion et d'abus de biens sociaux, soulignant que même si la probabilité d'un contrôle est faible, le risque n'est pas nul. InvestisseurHeureux s'interroge sur la modification de l'objet social, mais carignan99 et Bernard2K précisent que cela peut également entraîner une cessation d'entreprise au sens fiscal.

Un débat émerge sur l'interprétation des règles et le rôle des experts-comptables. Auxerrois défend l'avis de son expert-comptable, affirmant qu'il est possible de se rémunérer sans chiffre d'affaires si la charge n'est pas déduite, et cite l'exemple d'un ami non redressé. Cependant, Bernard2K, serenitis et carignan99 contestent cette interprétation, soulignant la différence entre une situation temporaire de difficultés commerciales et un abandon délibéré d'activité. Bernard2K insiste sur le fait que les caisses de sécurité sociale pourraient être lésées. serenitis apporte des précisions sur la distinction entre société commerciale et société patrimoniale, et sur la nécessité de consulter des experts pour trancher le débat. La discussion met en évidence une opposition marquée entre Auxerrois et d'autres membres, notamment Bernard2K, serenitis et carignan99, sur l'interprétation des risques et la validité de la pratique.

Mots-clés : EURL, IS, trésorerie, rémunération, chiffre d'affaires, risque fiscal, abus de droit.


#1 14/02/2025 15h05

Membre (2019)
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Bonjour à toutes et à tous.
Après longues recherches dans le forum je ne trouve ni sujets similaires ni réponses.

Bases à poser:
Gérant associé à 100% d’une EURL à l’IS avec Une Trésorerie de 300k.

Dans l’hypothèse ou le gérant détiens de l’immobilier en direct et des placements financiers, (suffisamment pour en vivre).
Ne serait il pas intelligent qu’au lieu de solder sa société et passer par 30% de Flat Taxe Puis de devoir payer la Taxe PUMA,

De consommer la trésorerie petit à petit en générant la rémunération minimale sur l’entreprise pour échapper à la taxe Puma ? (Rémunération variable en fonction des revenus fonciers / Capitaux mobiliers ?

Lorsque la trésorerie est épuisée, le gérant liquide la société.

Le gérant ne risque t’il pas un redressement dans la mesure ou:
- Il perçoit une rémunération sans pour autant avoir une activité professionnelle.
- La société est en perte plusieurs années consécutives.

Si cette opération est légale, la pirouette anti PUMA pourrait être de placer sur des SCPI / MONETAIRES la trésorerie d’entreprise afin de financer la rémunération minimale grâce aux revenus des placements.

Des avis ?

Mots-clés : eurl, puma, trésorerie

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#2 14/02/2025 15h32

Membre (2014)
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J’imagine que le montage le plus courant, c’est de monter une holding pour remonter la trésorerie et l’investir dynamiquement.

Je suis dans le même cas que vous. Je suis en EURL à l’IS avec +100k de trésorerie en bourse. Je me verse peu de salaire. Et effectivement, si mon activité principale (développeur) s’arrête, je n’ai pas envie de sortir l’argent, car je gagne assez à côté. Donc j’imagine qu’il faut que je mette en place une holding parce qu’effectivement une structure commerciale qui continue sans réelle activité commerciale cela me ferait trop peur.

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#3 14/02/2025 15h56

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ESTJ

On a donc une société commerciale sans chiffre d’affaires avec une TVA nulle ou presque et un gérant qui se rémunère depuis la trésorerie.

Bonne idée que devrait apprécier le fisc alerté d’abord par la TVA en premier clignotant puis par la liasse du bilan : de quoi passer du contrôle automatisé à l’inspecteur qui en concluera au rejet de la charge de gérance comme charge déductible et devrait transmettre au TC pour initier la liquidation de la société et fort probable que le tribunal poursuive le dirigeant en faute de gestion car je vois mal quel article du Code de commerce permettrait de procéder ainsi, mais vous allez sans doute nous préciser votre trouvaille juridique ?


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#4 14/02/2025 16h02

Membre (2019)
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Nulle trouvaille juridique ici, je questionne simplement serenitis et vous remercie pour vos explications.
Explications vue sous cette angle, peut être se tourner vers un minimum de CA, de quoi couvrir la mini rémunération .?

Concernant la holding:

Le cash est dans une EURL IS, "bloquée" pour ne pas faire une trop grosse rémunération qui se superpose avec les revenus fonciers et revenus mobiliers.

En cas de holding IS, on remonte l’argent et ?
On a le même problème, autant ajouter une seconde activité d’investissement sur l’EURL.

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#5 14/02/2025 16h03

Membre (2012)
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ESFJ

Petite question…ne peut-on pas invoquer le fait de ne pas trouver de clients (le développement en freelance peut justifier le fait qu’il n’y ait pas/plus d’entreprises capables de proposer des missions à monsieur) afin de consommer la trésorerie de l’entreprise sans pour autant travailler ?

Je ne suis pas juriste mais j’aurais du mal à comprendre qu’il faille liquider une société faute de clients alors qu’elle a une trésorerie et que la personne pourrait-être amener à retrouver une mission même 5 ou 6 ans après d’arrêt…?

(Pour info, j’ai proposé ce type de fonctionnement à mon comptable : utilisation de la trésorerie pour acheter de l’usufruit SCPI afin de générer un revenu à l’EURL pour me reverser ensuite un salaire).

A priori, un changement d’objet de la société pourrait suffire.

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#6 14/02/2025 16h07

Membre (2024)
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serenitis a écrit :

On a donc une société commerciale sans chiffre d’affaires avec une TVA nulle ou presque et un gérant qui se rémunère depuis la trésorerie.

Bonne idée que devrait apprécier le fisc alerté d’abord par la TVA en premier clignotant puis par la liasse du bilan : de quoi passer du contrôle automatisé à l’inspecteur qui en concluera au rejet de la charge de gérance comme charge déductible et devrait transmettre au TC pour initier la liquidation de la société et fort probable que le tribunal poursuive le dirigeant en faute de gestion car je vois mal quel article du Code de commerce permettrait de procéder ainsi, mais vous allez sans doute nous préciser votre trouvaille juridique ?

Le fait que la charge ne soit pas déductible n’est pas un problème car de l’is sur du négatif ou de l’is sur 0 puisque aucun chiffre d’affaire, cela fait toujours zéro.
Ce montage est fait sur énormément de sci et cela ne pose aucun problème à l’administration.

De plus la prospection commerciale ne mène pas forcément à la signature de commande et l’administration fiscale ne se détermine pas en fonction de savoir si vous êtes un bon commercial ou non.

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#7 14/02/2025 16h59

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ESTJ

@Auxerrois,

Une SCI étant par définition une activité civile et non commerciale comme dans le cas proposé, je pense qu’on se crée de la confusion.

D’ailleurs, la tolerance que vous évoquez en civil sur une faible rémunération ne devrait pas pour autant exonérer de la puma sur les infos que j’avais prises sur ce thème il y a quelques années.

Après, on sera d’accord que si pas de contrôle, on n’a pas de problème…sinon, je serai beaucoup moins affirmatif que vous sur ce point.

Par contre, avoir une société commerciale avec 0 de chiffre sur plusieurs exercices, désolé mais je pense qu’aucun EC ne vous validera une liasse sur cette base engageant (lui aussi) sa responsabilité.


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#8 14/02/2025 17h25

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serenitis a écrit :

Par contre, avoir une société commerciale avec 0 de chiffre sur plusieurs exercices, désolé mais je pense qu’aucun EC ne vous validera une liasse sur cette base engageant (lui aussi) sa responsabilité.

J’étais freelance depuis 11 ans, et mon client principal m’a internalisé il y a 7 mois. 

En 2020, j’ai modifié le statut de mon EURL à l’IS afin d’investir mon excédent de trésorerie en bourse. J’ai informé mon expert-comptable que mon chiffre d’affaires serait probablement de 0 € dans les prochaines années et que toute ma trésorerie disponible serait placée (compte à terme et bourse). 

Je ne prévois pas de me rémunérer pendant toute cette période « sans activité » de ma société. Mon expert-comptable ne semble pas du tout alarmé par la situation et m’a même proposé une réduction de mon forfait comptable en raison de la faible activité. 

Comme d’autres, je n’ose pas fermer mon EURL car : 
- J’espère trouver un petit client occasionnel pour générer du chiffre d’affaires. 
- La fermeture de l’entreprise représenterait un coût démentiel, difficile à accepter au vu des sommes accumulées dans la société. 
- En attendant, tout l’argent est investi, et j’espère un jour pouvoir profiter du fruit de cette « épargne ».

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#9 14/02/2025 18h03

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Vérifiez également qu’avec uniquement des produits financiers et du salaire vous ne soyez pas assujetti à la taxe sur les salaires.

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#10 14/02/2025 18h33

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Bonsoir, réponse du fiscaliste avec qui je travail:

Je me permets de répondre à votre question concernant la légalité de percevoir une rémunération de gérance sans réaliser de chiffre d’affaires.

Selon mon analyse, cette stratégie présente plusieurs risques, notamment sur le plan fiscal.

En effet, si vous cessez délibérément de facturer sans raison économique valable, cela pourrait être considéré comme une gestion anormale et pourrait poser problème en cas de contrôle.

De plus, cela pourrait également entraîner des risques sociaux, notamment si l’objectif principal est d’éviter la taxe PUMA.

Restant à votre disposition,

Cordialement

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#11 14/02/2025 20h46

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Pourquoi alors ne pas se transformer en sasu ? il ne me semble pas qu’il existe autant d’incertitude en ce qui concerne la rémunération d’une président salarié de SASU en l’absence d’activité opérationnelle dans la société : décision de l’associé unique, si la société a les moyens de payer le salaire et les charges sociales correspondantes, pas de problème sauf erreur.


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#12 15/02/2025 04h49

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@Boic35,
je suis exactement dans votre situation en terme de gestion financière (EURL à l’IS, trésorerie de 300k€) et activité quasi nulle depuis plus de 6 ans, et depuis , j’écoule "tranquillement" la trésorerie en me versant un salaire en attendant l’âge de la retraite..

Ma comptable m’a régulièrement  incité à faire un minimum de CA, ce que j’ai fait l’année dernière, car elle m’avait mise en garde sur la fragilité de cette situation (on a "le droit" de ne pas faire de CA, mais il faut au moins être en mesure de démontrer que ce n’est pas organisé, au détriment de la société).
Comme Acathia, elle m’a également baissé significativement le montant de mon forfait comptable.

Peut-être est-ce de la chance, mais je n’ai eu aucun problème de validation/certification des comptes depuis ce temps..
pour optimiser (au moins un minimum) la trésorerie, j’ai souscrit un compte à terme, dont je diminue le montant chaque année et qui m’aide à couvrir partiellement mes charges d’URSSAF, ça ne ma plaisait guères de devoir payer  chaque année pour disposer d’un LEI pour pouvoir réaliser de transactions financières..

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#13 15/02/2025 15h34

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J’ai la même situation à venir en SASU. Mon idée était de modifier l’objet ce qui pour moi revient au même que de monter une holding, les frais en moins

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#14 15/02/2025 22h37

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ESTJ

@ Loiseaud,

Sujet déjà débattu que B2K avait documenté en nous montrant qu’une modification d’objet social revenait à une dissolution liquidation avec taxation inhérente  pour l’administration si elle le décidait. Le gros plus de votre idee serait de rester classe par vos interlocuteurs administrations ou banque comme une société non patrimoniale.

@ Skywalker,

Je pense que le fait d’être SAS ou SARL ne change pas le problème qu’une société commerciale sans chiffre d’affaires durable est un risque la encore.

Le plus simple et moins risque serait sans doute de limiter l’activité au maximum mais d’avoir un chiffre d’affaires récurrent, une forme d’automatisme en quelque sorte.
Exemple : devenir producteur d’électricité solaire revendue à EDF si l’objet social est en corrélation bien sûr.


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#15 15/02/2025 22h49

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L’achat d’un petit bien immobilier serait une solution pour faire du chiffre d’affaire mais pas de la tva par exemple. Auriez vous le nom de la file ou le débat du changement d’objet social avait eu lieu ?

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#16 16/02/2025 07h07

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Serenitis a écrit :

Je pense que le fait d’être SAS ou SARL ne change pas le problème qu’une société commerciale sans chiffre d’affaires durable est un risque la encore.

Bonjour Serenitis,

Pourriez-vous svp développer en quoi ce serait risqué pour une SASU en l’absence de chiffre d’affaires collecté de rémunérer sur ses fonds propres positifs son Président sur la base d’une décision de l’associé unique, d’acquitter les charges sociales, de payer la taxe sur les salaires, de payer sa CFE et de ne plus déduire la TVA ? Quelle base juridique fiscale ou sociale impose une société de réaliser du chiffre d’affaires pour rémunérer ses dirigeants ou ses salariés ?

Dernière modification par skywalker31 (16/02/2025 07h58)


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1    #17 16/02/2025 19h36

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@skywalker31

je peux me tromper mais en réponse à votre question, deux pistes de réflexion.

D’abord, l’article 221 du CGI dispose que le changement d’activité réelle d’une société emporte cessation d’activité (CGI article 221, 5.a). Et précise que l’abandon d’une ou de plusieurs activités entraînant une diminution de plus de 50% du chiffre d’affaires (ou de l’effectif moyen et du montant brut de l’actif immobilisé de la société) constitue un cas de changement de l’activité réelle (ibid., 5.b.ii). Bref et sur le plan théorique : une société commerciale qui abandonne toute activité commerciale emporte cessation d’entreprise.

Ensuite, je note que Boic35 explique de façon claire que son schéma a pour objectif d’échapper à la flat tax et à la taxe Puma :

"Boic35 a écrit :

Ne serait il pas intelligent qu’au lieu de solder sa société et passer par 30% de Flat Taxe Puis de devoir payer la Taxe PUMA, de consommer la trésorerie petit à petit en générant la rémunération minimale sur l’entreprise pour échapper à la taxe Puma ? (Rémunération variable en fonction des revenus fonciers / Capitaux mobiliers ?
Lorsque la trésorerie est épuisée, le gérant liquide la société.

Je ne sais pas si s’en est un mais ça ressemble furieusement à un abus de droit (social et fiscal) : une manœuvre dont l’objectif est d’éluder l’impôt et une taxe sociale. D’ailleurs, son avocat me semble assez clairement soulever ce point, en des termes diplomatiques (cf. post #10).

Mais je peux me tromper hein, n’étant pas juriste et encore moins avocat.

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#18 16/02/2025 21h04

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carignan99 a écrit :

Bref et sur le plan théorique : une société commerciale qui abandonne toute activité commerciale emporte cessation d’entreprise.

Est ce que le régime de l’apport-cession à une holding ne serait pas approprié dans ce cas de figure ? de façon à mettre fin à une EURL puisque l’activité en son objet se termine et de remployer les fonds dans la holding via le cadre du 150B-ter. L’associé serait alors tout à fait dans l’objet social de la holding pour se verser un salaire ou des dividendes soumis aux cotisations de TNS.

(idées de néophyte)


I create nothing, I own. -Gordon Gecko

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1    #19 16/02/2025 21h05

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carignan99 a écrit :

D’abord, l’article 221 du CGI dispose que le changement d’activité réelle d’une société emporte cessation d’activité (CGI article 221, 5.a). Et précise que l’abandon d’une ou de plusieurs activités entraînant une diminution de plus de 50% du chiffre d’affaires (ou de l’effectif moyen et du montant brut de l’actif immobilisé de la société) constitue un cas de changement de l’activité réelle (ibid., 5.b.ii). Bref et sur le plan théorique : une société commerciale qui abandonne toute activité commerciale emporte cessation d’entreprise.

Précisons quand même que la cessation est fiscale (on est dans le CGI, pas dans le Code de Commerce ou le Code Civil).

Vous pouvez conserver la structure avec la nouvelle activité, mais fiscalement vous devez calculer ce qui serait l’équivalent une cessation d’entreprise (et par exemple vous ne pouvez pas récupérer un report déficitaire de l’ancienne activité sur la nouvelle activité).

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#20 16/02/2025 21h50

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KingFlan a écrit :

Est ce que le régime de l’apport-cession à une holding ne serait pas approprié dans ce cas de figure ? de façon à mettre fin à une EURL puisque l’activité en son objet se termine et de remployer les fonds dans la holding via le cadre du 150B-ter. L’associé serait alors tout à fait dans l’objet social de la holding pour se verser un salaire ou des dividendes soumis aux cotisations de TNS.

(idées de néophyte)

Autre idée de néophyte, la création d’une holding puis fusion-absorption avec la société sans activité ou n’importe quelle autre société si on en dispose déjà d’une.


Parrainages: Boursorama: ANGL3707 / Fortuneo: 13230822 / Bourse Direct: 2020756206 / Wesave: AGEB77 / Rentila / Ramify

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#21 16/02/2025 23h32

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@ skywalker,

Approche perso qui ne vaut donc rien de plus : comme dirigeant, on ne confond pas sa poche gauche avec sa poche droite comme je l’illustre souvent (donc pas d’ABS).

La question à se poser sur le risque me semble se résumer à :

Le gérant a un intérêt personnel dans le fait d’être rémunéré même sans chiffre d’affaires pour la société, point basique dont on conviendra tous.
Quel intérêt la société pourrait elle bien trouver à rémunérer son gérant en l’absence d’activité tangible ?
Si la réponse est aucun, on rentre clairement dans la zone grise à mon sens.

Plus globalement, au risque de rabâcher, je fais un distinguo de gestion entre une société avec une activité commerciale et une société patrimoniale : comme nos précédents échanges ont conclu sur un désaccord d’approche avec les autres intervenants, je rappelle juste que cette position n’engage que moi donc et n’est donc pas partagée.

Il serait éclairant que les participants interrogent leurs conseils, en particulier leurs EC sur ces points pour tenter de trancher entre nous ce débat d’approche avec d’autres éléments plus probants que nos avis perso.


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#22 17/02/2025 13h07

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Le risque c’est l’acte anormal de gestion.


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2    #23 17/02/2025 14h36

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Une société commerciale a pour but de gagner de l’argent en poursuivant son objet social.

Un associé et dirigeant qui se paie à ne rien faire, et qui ne ramène aucun chiffre d’affaires à sa société, est en risque d’être poursuivi pour :
- "acte anormal de gestion". C’est une qualification fiscale.

Dalloz a écrit :

L’idée est ici que les actes accomplis au nom de l’entreprise, quelle que soit sa forme juridique, en particulier les dépenses qu’elle effectue, doivent avoir une contrepartie, autrement dit lui procurer un avantage économique ou financier.

Vous coûtez une rémunération sans ramener aucun CA : donc ces charges sans contreparties ne sont pas déductibles : elles sont donc sorties des comptes, ce qui remonte le résultat. Sauf qu’en l’absence de CA, le résultat remonte, mais il remonte en restant encore négatif (car faire fonctionner une société coûte toujours quelques centaines ou milliers d’euros par an : la banque, l’expert-comptable, peut-être une location de locaux ou de matériels…), donc ce redressement n’est pas fructueux pour l’administration, donc elle n’a pas intérêt à rechercher cette infraction dans ce cas.

- faute de gestion. C’est cette fois-ci une notion d’infraction au code de commerce. C’est quelque chose qui va souvent avec une faillite : est-ce que le dirigeant n’a pas précipité la faillite en faisant peser des charges abusives ? Si votre intention est de soutirer la tréso, puis de clôturer proprement, on ne voit pas bien qui va s’y intéresser.

- abus de biens sociaux. Allons jusqu’au bout du raisonnement des deux tirets précédents. Le dirigeant s’est rémunéré alors qu’il ne ramenait aucun chiffre d’affaires, qu’il ne procurait aucun avantage économique à sa société. Les deux tirets précédents nous disent que cette rémunération n’est pas déductible des comptes, que la société n’aurait pas dû payer. Donc, en droit, cet argent appartient toujours à la société. Donc, en fait, le dirigeant s’est servi dans la caisse, comme s’il s’était fait un virement de ce montant sans justification (sans fiche de paie, note de frais ni vote de dividendes, juste un virement, il y a de l’argent, il tape dedans). Ca s’appelle de l’abus de biens sociaux. Et là, c’est du pénal, puni de, au maximum : "un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 375 000 euros".

Alors certes, on peut dire que dans une EURL, il n’y a pas d’associé qui peut porter le pète, qu’en l’absence de chiffre d’affaires, l’administration fiscale n’a rien à gagner… Donc, autrement dit, on se dit que personne ne va s’y intéresser. En fait, les seuls qui pourraient s’estimer lésées sont les caisses de sécurité sociale (au sens large, y compris régimes de retraite) qui doivent assurer la sécurité sociale de ce dirigeant alors que 1) il cotise a minima 2) il n’a même pas le droit de cotiser puisque cette rémunération est illégale ; mais on peut supputer que ces caisses ont d’autres chats à fouetter que d’aller voir si leurs petits cotisants ont vraiment le droit de cotiser.

En faisant le raisonnement exposé au paragraphe juste au-dessus, on suppose que personne ne trouvera rien à redire. Autrement dit : on suppose qu’on peut faire une action illégale parce qu’on ne se fera pas prendre. On est à un panneau STOP, en rase campagne, aucun véhicule en approche, pas de gendarme à l’horizon, est-ce qu’on marque le stop ou est-ce qu’on passe sans s’arrêter ? Ca pose deux questions :
- Question de principe : est-ce que, même si je suis sûr de ne pas me faire prendre, je commets une action en sachant qu’elle est illégale ? Question de morale personnelle.
- Question de prendre des risques mesurés. Il s’agit de mener sa vie de façon prudente, en profitant des bons côtés, sans s’exposer à des conséquences fâcheuses et durables. Passer un stop, c’est 4 points et 135 € d’amende. Ca peut sembler à certains un risque acceptable. Pour l’abus de biens sociaux, c’est un risque d’une condamnation jusqu’à 5 ans et 375000 € d’amende. Est-ce un risque que vous trouvez acceptable ? Moi pas.


Il faut que tout change pour que rien ne change

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Sens interdit 1    #24 17/02/2025 16h18

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Il ne vaut mieux rien faire d’illégal même si on ne se fera pas prendre dans l’immédiat.

Imaginons que la personne souhaite un jour avoir une carrière politique et être exposée. Des personnes vont se charger d’éplucher sa vie.

Ce serait dommage vu le bien qu’un IH pourrait faire en France en politique.

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#25 17/02/2025 16h58

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Au final pour retenir l’une des qualifications évoquées (acte anormal de gestion, abus de bien social, etc…) il faudrait déjà qu’un tiers soit lésé à un moment donné pour démontrer un préjudice, ce qui est la base du doit pénal : un impayé auprès d’un fournisseur ou d’un organisme social ou fiscal pourrait alors en effet être le fait générateur du lancement d’une telle procédure accablant le président pour avoir vécu "indument" sur la bête. Pas de victime, pas de délit. Mais tant que la société a les moyens de rémunérer son président tout en honorant ses dettes, une telle incrimination est très peu probable, en l’absence d’un préjudice pour un quelconque tiers.

Par ailleurs il y a le sujet important des déficits fiscaux dans le contexte d’un changement d’activité ultérieur (intervention de Geronimo) : si pendant x années le président se rémunère sans chiffre d’affaires, empilant des déficits fiscaux reportables, ceux là ne pourront être utilisés qu’avec le risque que cela soit discuté par l’administration. Mais ce n’est toutefois pas le cas de figure ici puisqu’on est dans une forme de "retraite anticipée" du président assurée par la SASU qu’il a contribué à enrichir les années précédentes en laissant les réserves s’accumuler dans la société plutôt qu’en récupérant les dividendes (moins la flat tax…). Au pire réintégrer pour l’IS la rémunération chaque année en l’absence de CA par simple prudence mais comme le disait Bernard2K aucune incidence financière.

Tant que la société règle les impôts et taxes prévues par la réglementation, qu’elle ne manque pas de trésorerie, et que le président n’a effectivement pas d’autre activité qui pourrait être invoquée, je ne vois pas bien qui pourrait lui reprocher de ne pas avoir trouvé de client surtout lorsqu’il s’agit d’une société de conseil. Point de ligne de production à renouveler, etc… Le seul moyen de production de la société est le président lui même dans le cas d’une société de conseil. Un président qui a la petite soixantaine pourra invoquer la difficulté du marché du travail ou l’obsolescence de ses connaissances techniques pour justifier l’absence de client. Il faudra bien sur que la rémunération reste raisonnable, voire qu’il laisse quelques traces justificatives telles qu’une formation ou des abonnements.

L’administration n’a pas à porter des jugements de valeur sur la pertinence ou non de tel rôle, elle se fonde d’abord sur le paiement ou non des charges qu’on lui doit. Si l’activité de la SASU était la production et que le site de production était fermé alors oui on pourrait parler d’un abandon d’activité.

Enfin, si on retourne les raisonnements développés dans les messages précédents, on pourrait alors s’étonner que l’administration fiscale autorise des présidents de SASU à ne pas percevoir de rémunération : il faudrait alors les taxer d’office à l’IR sur une rémunération à laquelle ils auraient renoncé au motif qu’ils auraient auraient du exiger rémunération pour cette fonction ? etc… C’est évidemment jusqu’au boutiste, le fond du sujet étant celui de l’existence ou non d’un préjudice pour un tiers.

Sujet passionnant !

Dernière modification par skywalker31 (17/02/2025 18h16)


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