2 #1 13/02/2025 10h54
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“INTJ”
Bonjour à tous,
Je souhaite réagir à ce commentaire :
Cayucyucan a écrit :
A noter quand même que l’historique d’Iroko Zen et de Remake Live n’est pas très long… à la différence par exemple d’Immorente, installée depuis 1988 (37 ans).
La polarisation du marché des SCPI : pourquoi l’ancienneté n’est PLUS un gage de performance
Je pense que l’ancienneté d’une SCPI n’est plus une grille d’analyse pertinente pour évaluer sa performance future, et voici pourquoi. Mon analyse se concentre sur le marché de l’immobilier commercial non spécialisé (bureaux, commerces, logistique), qui est, selon moi, un marché efficient.
1. L’efficience du marché de l’immobilier commercial non spécialisé
Contrairement à l’immobilier résidentiel (maisons, appartements), le marché de l’immobilier commercial non spécialisé (bureaux, commerces, logistique) est, à mon avis, un marché efficient. Il est dominé par des investisseurs institutionnels, a priori rationnels, et structuré par des intermédiaires comme CBRE, JLL, et Cushman & Wakefield, qui optimisent les transactions. Cela signifie qu’à un instant t, le prix d’un bien dépend principalement de sa typologie, de son emplacement et des taux d’intérêt.
2. La gestion passive des SCPI : un facteur clé
La gestion d’une SCPI est, par nature, passive. Les SCPI ne sont pas des promoteurs immobiliers ni des optimiseurs de portefeuille. Leur rôle principal est d’acquérir des biens, de les conserver et de les revendre en cas d’inoccupation ou de travaux importants.
Cette passivité est logique : la SCPI doit prioritairement verser des dividendes à ses associés. Il lui est donc difficile de "timer" le marché (vendre en haut de cycle, conserver la trésorerie, racheter en bas de cycle). De plus, les frais de gestion, calculés sur les loyers perçus, incitent à conserver les biens générant des revenus, même si leur valeur est susceptible de baisser.
3. La performance dépend des conditions d’acquisition, pas de l’âge de la SCPI
Puisque la gestion est passive, la performance d’une SCPI repose essentiellement sur la qualité des acquisitions initiales : typologie du bien, emplacement et, surtout, le contexte de marché au moment de l’achat.
4. Le piège de la collecte et de la décollecte : un cycle défavorable
Le problème majeur est que la SCPI n’a pas la maîtrise du timing. Les périodes de forte collecte (et donc d’achats) coïncident souvent avec les hauts de cycle, lorsque les prix sont élevés. Inversement, les décollectes (et donc les ventes forcées) surviennent souvent en bas de cycle, lorsque les prix sont bas. C’est l’exact opposé d’une stratégie d’investissement optimale.
5. La spirale infernale des SCPI en difficulté
Une SCPI qui commence à sous-performer entre dans un cercle vicieux. Elle subit des décollectes, sa collecte diminue, et elle se retrouve bloquée avec un patrimoine vieillissant et potentiellement déprécié. L’absence de nouvelle collecte l’empêche de diluer ses mauvaises acquisitions par de nouveaux achats plus pertinents. Les associés se retrouvent alors piégés.
6. L’impact des SCPI sans frais d’entrée : une révolution en marche
L’émergence des SCPI sans frais d’entrée change la donne. La mobilité des capitaux entre SCPI est accrue, car il devient moins coûteux de sortir d’une SCPI ancienne (avec frais d’entrée) pour investir dans une nouvelle SCPI sans frais.
7. L’avantage conjoncturel des jeunes SCPI
Actuellement, les jeunes SCPI sans frais d’entrée bénéficient d’un environnement de marché favorable (par rapport à la période des taux négatifs). Elles collectent massivement et réalisent des acquisitions dans de bonnes conditions. Elles sont donc bien positionnées pour afficher de bonnes performances dans les années à venir, ce qui attirera encore plus de capitaux, au détriment des SCPI plus anciennes.
8. La stratégie des gestionnaires : privilégier les nouvelles SCPI
Pour une société de gestion ayant une SCPI ancienne et peu performante, il est plus judicieux de lancer une nouvelle SCPI et de concentrer les efforts marketing sur celle-ci. Cependant, cette stratégie réduit encore davantage les chances de collecte de l’ancienne SCPI, aggravant le problème.
Conclusion : La polarisation va s’accentuer
En conclusion, je pense que la polarisation du marché des SCPI va s’accentuer, favorisant les jeunes SCPI, en particulier celles sans frais d’entrée, et mettant en difficulté les SCPI plus anciennes, notamment celles investies massivement dans les bureaux. L’ancienneté n’est plus un critère de performance ; ce sont les conditions d’acquisition, la flexibilité offerte par l’absence de frais d’entrée, et la capacité à s’adapter à un marché en transition qui feront la différence.
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Si Surin ou d’autres (spécialement membre de conseil de surveillance) veulent me contredire, qu’ils n’hésitent pas ! Mon propos pourrait être nuancé car il est difficile pour ceux qui ont investi dans les SCPI à crédit d’en sortir. Donc il y a une inertie des associés qui tempère la décollecte.
Mots-clés : différence, polarisation, scpi
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