Le cas d’une personne avec 2 enfants qui utilise la quotité disponible (33%) pour doter 4 amis via AV ne me parait pas contestable.
Par contre, le cas d’une personne sans enfants qui attribuerait l’intégralité de son patrimoine, soit 700 k€, à 4 amis, soit 150 k€ chacun, par un versement ponctuel sur une AV souscrite juste avant ses 70 ans, je ne garantis pas que l’administration fiscale ne remette pas en cause.
Comme dit plus haut, ce caractère "manifestement exagéré" « s’apprécie au moment du versement, au regard de l’âge, des situations patrimoniale et familiale du souscripteur ainsi que de l’utilité du contrat pour celui-ci. ». Les quelques jurisprudences que l’on trouve donnent notamment comme critère d’exagération la comparaison avec les revenus annuels (ce qui implique qu’un versement régulier serait moins contestable qu’un gros versement unique), la comparaison avec l’ensemble du patrimoine, et l’"utilité" pour le souscripteur ; cette utilité étant notamment contestée lorsque le souscripteur se savait condamné à courte échéance.
Les quelques jurisprudences que l’on trouve sont surtout dues à une remise en cause par les héritiers, ou par des organismes qui veulent se faire rembourser des prises en charges médicales ou sociales (Département, Carsat). Mais une remise en cause par l’administration fiscale reste théoriquement possible, car le cas que vous envisagez par la personne sans enfant est un évitement flagrant des droits de succession. Ce risque me paraît très faible mais non nul.
Ce serait une question à poser à un notaire ou à un fiscaliste.