Yumeria, le 04/08/2024 a écrit :
En fait c’est avec ce type de news qu’on se rend compte également que nos politiques sont complètement hors sol et gavés d’argent public.
Le gros problème est que "politique" devient un plan de carrière, et non l’apport de compétences à la société.
Que la bête politique a un égo surdimensionné, cherche à se faire élire par tous les moyens, aime s’entendre parler, affublé de disciples béats d’admiration autour d’eux. Que les paroles n’aient aucune réalité - économique, historique,…- n’a aucune importance, tant que le vote tombe.
Qui va vouloir dire "Les comptes sont dans le rouge, faut se serrer la ceinture" ?
Qui va être élu sur un programme de ce type ?
J’ai perdu foi dans la nature humaine lors des déconfinements du covid. (déjà que j’étais fortement septique auparavant). Aucun enseignement n’en a été tiré. J’attends toujours de voir " le monde nouveau" promis.
Il n’y aura aucun changement tant qu’on ne sera pas dans le mur, les parpaings nous tombant dessus.
Parmi des mesures, qui ne sont pas consensuelles, et ne cherchent pas à plaire à l’électeur :
- Le travail doit payer plus que la retraite ou le chômage.
Point. Pas de dérogation.
Pas possible qu’une auxiliaire de vie gagne au maximum un SMIC à courir de patients en patients, pendant que les patients en question touchent une retraite triple que son salaire.
La génération dorée, dont fait partie ma mère, commence sa retraite.
Il y a quantité d’avantage pour les retraités : bus gratuits, piscine/patinoire tarif réduit, cours de sport pris en charge par la SECU, souvent la maison est déjà payée … L’auxiliaire de vie n’a rien de tout ça.
Dire qu’ils ont cotisé pour leur retraite, non, c’est de la retraite par répartition et non par capitalisation.
Pour le chômage, il est aberrant que les gens gagnent plus en étant à la maison qu’au boulot.
Pour une amie avec 3 enfants, elle gagne plus avec les aides en étant à la maison que quand elle avait pris des CDD de caissière…
- Les hôpitaux ne sont pas extensibles. Augmentation des Hospitalisations à Domicile
Qui sait le prix d’une journée à l’hopital ?
(
Les analyses faites ces dernières années sur le prix d’une hospitalisation démontrent qu’une journée d’hospitalisation coûte en moyenne 1 370 € dans un service de médecine ; 1 700 € dans un service de chirurgie et plus de 3 000 € en soins intensifs ! Des frais bien souvent ignorés de la plupart des patients.
)
Combien restent sur des brancards à défaut d’avoir une place ?
Un meilleur tri des patients, et un meilleur suivi personnalisé. Avec un maillage territorial bien meilleur avec les infirmières libérales, plus à même de voir une réelle urgence qu’une régulation téléphonique.
Combien se retrouvent aux urgences par absence d’autres solutions de prise en charge ?
- et enfin le secteur carcéral
Commençons par mon opinion, qui n’est pas populaire, et qui est l’absence de ré intégration de tous les individus. Certains ne sont pas en mesure d’être sans surveillance dans la population, et ne le seront jamais.
Pour côtoyer régulièrement des avocats, je fais des cauchemars sur ce qui apparaît comme leurs quotidiens. Dernier exemple en date : un jeune de 13 ans a violé un petit de 6 ans dans le foyer d’aide à l’enfance où ils sont. Déjà pour la 3ème fois. Quel est l’avenir de cet enfant ?
Que faire des multi récidivistes ? Quelle probabilité de récidive ?
Qui connaît le le coût d’un prisonnier par jour ?
la prison coûte cher. Un élément à prendre en compte, d’autant plus que son efficacité laisse à désirer. L’observatoire souligne que l’on enregistre 63% de recondamnations après un passage sous les verrous. Il estime aussi qu’il est important de rappeler que les montants présentés sont des moyennes, qui ne reflètent pas toujours les disparités observées entre les établissements et les détenus. Quand la journée dans certaines maisons d’arrêt coûte moins de 80 euros, la prise en charge de mineurs dans ces établissements pénitentiaires approche les 500 euros. Cela s’explique essentiellement par les moyens humains déployés dans l’accompagnement de ces détenus.
Si les montants dépensés pour les incarcérations peuvent être jugés trop élevés par certains élus et nécessiter la prise de mesures nouvelles, les associations se montrent assez réticentes à la mise en place d’une contribution des détenus. Elles rappellent qu’ils sont près d’un quart en situation de grande précarité, et que le coût de la vie en prison est déjà élevé, contrairement aux idées reçues. On l’évalue au minimum à 200 euros par mois.
Le système actuel ne fonctionne pas, coût important, taux de récidive de 2/3, aucun suivi de ré insertion.
La contribution, financière, mais participative des détenus est une piste à explorer.
Ce système se fait aux USA, avec extrémisme typique des Américains.
Un reportage sur une prison payante
Aux USA, où il existe des prisons privées et des publiquesà lire ici
Aux USA, un dixième des prisons sont entièrement gérées par le privé. Depuis la construction et la gestion des infrastructures jusqu’à la discipline des prisonniers, en passant par le greffe, la nourriture, le travail pénitentiaire, les cantines (vente de biscuits, clopes, etc.), le linge, l’embauche des surveillants et autres broutilles du quotidien. En échange, le gouvernement paie une sorte de loyer. Pas d’affolement : « ce n’est que l’organisation qui est déléguée, le régime de la punition restant l’apanage de l’État. Mais cette scission est aussi ambiguë qu’hypocrite : la gestion quotidienne a évidemment un impact sur la peine en elle-même ».
Avec une sélection à l’entrée des prisonniers pour les prisons privées :
N’importe qui n’a pas le droit de venir purger sa peine dans ces oasis carcérales. Le recrutement est presque aussi sélectif que celui des étudiants d’Harvard. Tout candidat doit passer un entretien et la prison rejette systématiquement les individus violents ou drogués. Paris Hilton par exemple, l’héritière de la chaîne d’hôtels, a été refusée. Il faut être en effet à peu près sobre, mais accepter aussi de nettoyer les douches et de préparer les plateaux-repas. La plupart des détenus viennent purger de courtes peines – de 48 à 72 heures – pour conduite en état d’ivresse, vol à l’étalage… Mais le séjour peut durer six mois comme pour ce fils de cheik arabe.
et il y a, comme pour tout secteur privé, de la concurrence :
Comme dans l’hôtellerie, la concurrence sévit. Une douzaine de centres de détention proposent ce genre de prison 3 étoiles. Tous – ou presque – bizarrement situés dans le sud de la Californie. Est-ce à cause de la concentration de célébrités déjantées ou parce que la condition des prisons y est pire qu’ailleurs ? Mystère. En tout cas, pour attirer le client, ils n’hésitent pas à faire de la retape. ’L’établissement assure un environnement propre, sain et sûr’, claironne le site d’Anaheim avec une photo d’un salon confortable. Le centre pénitentiaire de Seal Beach, lui, a passé une pub dans le journal : ’Pourquoi purger votre peine de 365 jours ou moins dans la prison du comté ? Nous offrons les services suivants : écran télé plat, une salle média/ordinateur, des locaux propres et des lits neufs.’ Juan Lopez est hostile à ce genre de promo indigne, à son avis, d’un établissement carcéral. Lui, sa stratégie commerciale, c’est de casser les prix.
Car les prestations et les tarifs varient d’un endroit à l’autre. Pasadena, pas très loin de Glendale, facture 143 dollars la nuit, le prix du motel du coin. ’Nous sommes le Hilton des prisons,’ plaisante Michelle Robinson, l’administratrice, une grande Noire dynamique. Le dortoir est équipé de deux bicyclettes d’exercice, d’une télé avec DVD et d’une petite bibliothèque. L’un des pensionnaires a laissé le célèbre roman de science-fiction, Stranger in a Strange Land (En terre étrangère). Les détenus ont aussi la possibilité de sortir de leur salle pour accéder à un distributeur qui vend du Coca-Cola et des barres chocolatées. ’Il y a peu de risques qu’ils s’évadent, car ils nous paient pour venir’, poursuit Michelle Robinson en faisant visiter les lieux en pleine rénovation. Elle pense à mettre de la moquette et à changer les meubles, explique-t-elle.
Plus chic encore, la prison municipale de Beverly Hills offre deux vastes cellules individuelles, avec un grand lit, un sofa, une télé. On peut apporter ses draps, ses pantoufles et sa propre nourriture dans la cuisine partagée avec les gardes. Pas question tout de même de se faire une blanquette de veau. Les détenus ne sont autorisés qu’à réchauffer des plats. Ils n’ont pas non plus le droit d’avoir des appareils électroniques. Cela n’a pas toujours été le cas. En 2007, George Jaramillo, un ancien shérif adjoint condamné pour détournement de fonds publics, a demandé à purger sa peine dans le centre de Fullerton qui autorisait, à cette époque, ordinateur et téléphone portable. Le procureur a vu rouge. Jaramillo a été incarcéré ailleurs.
Quoi qu’il en soit, tout le génie du capitalisme libéral, c’est ce mécanisme de concurrence naturelle qui permet in fine de proposer à la population le meilleur service au meilleur prix. Cela fonctionne si bien qu’aujourd’hui l’industrie carcérale privée appartient à deux géants qui se partagent le gâteau, et la cerise avec. GEO Group et Core Civic (anciennement Corrections Corporation of America, CCA), qui détiennent à eux deux plus de la moitié des contrats de détention privés. Core Civic gère actuellement plus de 60 complexes dans 19 États. Sa spécialité : les enfants et les migrants. Avec un volume de ventes gonflé de 500 % en 20 ans, son parcours est un modèle de success story à l’américaine.
GEO Group et Core Civic génèrent à elles deux 3.5 milliards $ de revenus annuels. Les deux entreprises ont un statut de fonds de placement immobilier, exonéré d’impôts sur les sociétés.
et le lien serré avec les politiques
On s’en doute, l’influence des compagnies carcérales privées ne se limite pas au judiciaire et au législatif. GEO Group et Core Civic ont ainsi joyeusement injecté des millions de dollars dans la campagne électorale de Trump. Et désormais, GEO Group tient son meeting annuel à Miami au Trump National Doral Golf Club, connu pour être la principale source de cash du président. Le fédéral n’est pas le seul à être mouillé. Ces entreprises privées tentent aussi de marquer leur territoire dans les différents États qui représentent autant de marchés à conquérir, quitte à tracter directement avec les gouverneurs.
Aux USA, les prisons privées figurent parmi les plus gros donateurs aux élections. Or la course au financement est l’une des clés majeures des élections à tous les niveaux, éliminant d’emblée les candidats sans le sou. On s’étonnera à peine que les questions sécuritaires trônent sur le devant de la scène des campagnes. Et une fois élus, l’avenir politique de ces hommes dépendra largement de la bonne fortune de la machine carcérale.
Le 13ème amendement de la Constitution américaine interdit l’esclavage et la servitude involontaire… sauf pour punir un crime. Une aubaine : on peut ainsi mettre au travail forcé l’ensemble des détenus fédéraux. Dans les prisons d’État en revanche, on ne peut théoriquement pas contraindre au travail les détenus non criminels. Mais ce n’est pas un réel obstacle : comme l’immense majorité des taulards sont pauvres, ils sont plutôt demandeurs de boulot. Idem dans les centres de détention pour migrants – lesquels ne sont de toute façon pas très informés de leurs droits.
La prison à but lucratif n’est pas une idée nouvelle. La première aux USA date de 1852 : le tristement célèbre bagne de Saint-Quentin, qui deviendra plus tard un pénitencier d’État.
Non seulement le travail des détenus est parfaitement légal, mais en plus c’est bien pratique, car le droit du travail ne s’applique plus depuis 1977 dans les murs des prisons – jurisprudence faisant loi. Pas de normes salariales, pas de semaine des 38 heures, pas d’indemnités d’incapacité ou de maladie, pas de congés payés, pas d’inspection du travail ni de contrôle d’hygiène… Un vrai petit paradis dérégulé. Certaines prisons ont ainsi pu proposer des services de désamiantage sans devoir investir dans des équipements de sécurité spécifiques pour les travailleurs, par exemple.
Il y a 20 ans, l’hébergement des prisonniers était une ruine. Aujourd’hui, c’est devenu extrêmement rentable. Le travail carcéral n’a cessé de se développer, y compris dans les prisons publiques. Malheureusement, les profits qu’il génère ne bénéficient pas à la collectivité, loin s’en faut. L’administration fédérale des prisons ainsi que 37 États ont adopté des politiques de sous-traitance forçant les détenus à travailler pour un bol de riz au service de Microsoft, Motorola, Dell, Boeing, Kodak, Ford, Siemens, Planet Hollywood… Certaines prisons sont devenues des pôles industriels autonomes. Le travail carcéral est même devenu glamour : un établissement dans l’Oregon a lancé sa propre ligne de vêtements, sobrement griffée « Prison blues », avec un certain succès auprès de bad boys de supérette en mal d’aventure.
et sinon, il y a également le problème de l’augmentation du prix des croquettes…