Portefeuille IH - Novembre 2018
Objectif
114e mois de reporting (neuf années et six mois de transparence) : l’objectif est l’obtention d’une rente mensuelle pérenne issue de mon patrimoine financier équivalente à deux SMIC nets, soit 2250 € après impôts et prélèvements sociaux ou environ 2830 € avant impôts et prélèvements sociaux. La stratégie patrimoniale pour y parvenir a été explicitée en filigrane sur les forums, et est décrite en détail dans mon livre.
Pour rappel, le suivi (portefeuille, répartitions, calendrier des dividendes…) est réalisé avec xlsPortfolio et xlsAsset.
Dividendes d’actions cotées perçus
Après l’arrêt de mon activité principale fin 2013 (Suis-je rentier ?), l’essentiel de mes revenus provient maintenant des dividendes de mon portefeuille d’actions et d’une TPE française dans laquelle je suis coactionnaire, dont l’actif principal est un site e-commerce.
Hors la TPE, le montant des dividendes reçus avant impôts et prélèvements sociaux, en base mensuelle, est d’environ 2211 € en novembre 2018.
La forte exposition de mon patrimoine financier à des sociétés cotant en USD et réalisant une part importante de leurs bénéfices aux États-Unis influence toutefois le montant des dividendes bruts perçu, ainsi, toutes choses égales par ailleurs :
EUR/USD | 1,00 | 1,10 | 1,20 | 1,30 | 1,40 |
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Dividendes | 2415 € | 2263 € | 2136 € | 2029 € | 1937 € |
Devise des dividendes :
(source : xlsPortfolio)
Calendrier des dividendes :
(source : xlsPortfolio)
Dépendance des dividendes :
(source : xlsPortfolio)
Contrôle des dividendes par action en devise locale :
(source : xlsPortfolio)
Performance
Bien que ne m’en préoccupant guère (la rente est générée par les dividendes, non par les plus-values boursières), dans la continuité des précédents reportings, je poursuis le suivi de la performance.
Le portefeuille perd 1,4% ce mois-ci, avec une valeur de part à 167,3 :
Evolution de la valeur de la part :
(sources : xlsPortfolio, xlsAsset)
Evolution de la performance annuelle sur les 114 mois de reporting :
(sources : xlsAsset)
Les dividendes sont intégrés nets d’imposition et prélèvements sociaux dans le calcul de la performance, quelle que soit leur utilisation effective (consommation ou réinvestissement).
Le crédit d’impôt lié aux nombreuses actions étrangères détenues et l‘écart entre l’acompte éventuel vs l’imposition réelle (moins élevée) ne sont pas réintégrés, donc la performance effective est légèrement supérieure à celle indiquée.
La forte exposition à des sociétés cotant en USD et réalisant une part importante de leur bénéfice aux États-Unis influence également la valorisation du portefeuille d’actions, ainsi, toutes choses égales par ailleurs :
EUR/USD | 1,00 | 1,10 | 1,20 | 1,30 | 1,40 |
---|---|---|---|---|---|
Portefeuille | 535 k€ | 501 k€ | 473 k€ | 449 k€ | 429 k€ |
Allocation stratégique
J’ai stoppé mon activité principale en fin 2013 à l‘âge de trente-quatre ans, avec comme actifs une participation dans une TPE française, quelques liquidités et un patrimoine financier d’environ 450 k€ (aujourd’hui 492 k€).
La totalité de ce que je possède est le fruit de mon travail, de mon épargne et de mes investissements (ni aide d’aucune sorte après avoir quitté le domicile parental, ni héritage, je suis arrivé à Paris fin 1999 à vingt ans avec un BAC+2 et environ 1 k€ en poche – premier logement dans un foyer de jeunes travailleurs en banlieue, interminables transports en commun, travail acharné, reprise d‘études…).
Concernant mon patrimoine financier, l’allocation stratégique est volontairement plus “agressive” que celle préconisée dans mon livre avec l’espoir d’une rentabilité meilleure, mais au prix d’une volatilité plus élevée :
(sources : Financial Times, xlsPortfolio, xlsAsset)
Fonds euros en assurance-vie (≈2 k€)
Mes fonds euros sont :
- Eurossima, détenu via un contrat d’assurance-vie Boursorama
- Suravenir, détenu via un contrat d’assurance-vie Fortuneo
Les montants sont minimaux pour conserver les bénéfices liés à l’ancienneté des contrats d’assurance-vie.
Immobilier (≈170 k€ d’immobilier coté)
Mes investissements immobiliers le sont au travers de sociétés immobilières cotées en bourse (Real Estate Investment Trust), qui permettent une diversification géographique et typologique aisée (cf. Investir dans l’immobilier depuis chez soi) :
(source : xlsPortfolio)
Détail des investissements :
- VEREIT : murs de boutique aux États-Unis
- HCP : hôpitaux et maisons de retraite aux États-Unis
- American Campus Communities : résidences universitaires aux États-Unis
- Washington Prime Group : centres commerciaux de classe B aux États-Unis
- Intu Properties : centres commerciaux au Royaume-Uni et en Espagne
- Macerich : centres commerciaux de classe A aux États-Unis
- RioCan REIT : centres commerciaux au Canada
- Host Hotels & Resorts : hôtels de prestige essentiellement aux États-Unis
- Site Centers : parcs d’activités commerciales aux États-Unis
- CBL Properties : centres commerciaux de classe B aux États-Unis
Ces foncières cotées sont détenues sur un compte-titres chez Binck.
Digital Realty a le statut de REIT, mais comme son activité est orientée autour des centres de données informatiques, je la classe dans les technologies de l’information.
Actions (≈490 k€ dont 170 k€ d’immobilier coté)
Répartitions diverses :
(source : xlsPortfolio)
(source : xlsPortfolio)
(source : xlsPortfolio)
Allocation opérationnelle :
(source : xlsPortfolio)
(source : xlsPortfolio)
Ces actions sont détenues sur un compte-titres chez Binck.
Détails des investissements :
D’une manière générale, les sociétés en portefeuille sont des leaders nationaux ou mondiaux dans leur domaine d’activité.
- Vente au détail : Gap (vêtements), L Brands (sous-vêtements)
- Produits d’hygiène et d’entretien : Procter & Gamble
- Grande distribution : Walmart
- Majors pétroleo-gazières : ExxonMobil, Royal Dutch Shell, BP
- Pipelines d’hydrocarbures : Kinder Morgan
- Banques : HSBC, Wells Fargo
- Pharmacie : GlaxoSmithKline, Pfizer
- Conglomérats industriels : General Electric, United Technologies
- Transport de paquets postaux : UPS
- Matières premières : BHP Billiton (minerai de fer, cuivre et charbon), Nutrien (potasse)
- Informatique : IBM, Digital Realty
- Opérateurs télécoms : AT&T, Deutsche Telekom (dont 64% de T-Mobile)
- Opérateur de satellites : SES Global
- Electricité : Centrica (production), National Grid (transport)
Les vicissitudes boursières ne me préoccupent guère (cf. Comment faire face à la volatilité boursière ?), à long terme, seules la performance opérationnelle de ces sociétés et leur capacité à distribuer des dividendes, comptent.
Chaque entreprise connaîtra certainement des hauts et des bas ponctuels, en fonction du cycle économique, du cours des matières premières, de l’environnement réglementaire et concurrentiel, mais en agrégat et en tendance, j’espère une augmentation des profits et des dividendes dans le futur, au moins au rythme de l’inflation.
Pour autant, tant que je le pourrai, je réinvestirai les dividendes d’actions reçus afin de faire croître plus vite ce flux de profits et dividendes, et favoriser un effet “boule de neige”.
Mes liquidités courantes, la participation dans la TPE, un bien immobilier acheté à crédit (et pour le moment qui appartient surtout au banquier), ne sont pas comptabilisés dans ce reporting, mais contribuent à une diversification patrimoniale plus importante que mon patrimoine financier seul pourrait présager.
Opération du mois
Les dividendes d’actions reçus ce mois-ci après prélèvements en tout genre sont 58 CAD, 102 GBP et 1599 USD :
(source : Binck)
Avec une parité EUR/USD sous les 1,15 et un portefeuille largement surpondéré en valeurs liées à l’USD, il me semble opportun d’arrêter de renforcer les actions américaines et réinvestir dans des sociétés moins dépendantes de l’USD.
Par conséquent, tous les dividendes, éventuellement après conversion en GBP, ont été réinvestis dans la banque britannique HSBC :
HSBC est juridiquement une société britannique, mais elle est présente partout dans le monde et particulièrement en Asie (dont proviennent les deux tiers des profits).
Don du mois
Dorénavant, l‘équivalent d’environ 10% des dividendes perçus mensuellement sera remis à une association. Ainsi, 150 € (en réalité 51 € après la réduction fiscale de 66% en année n+1) ont été versés à l’association française L214 éthique et animaux :
L214 a pour mission de rendre compte des conditions d‘élevages et d’abatage des animaux, de l’impact négatif de la consommation de produits animaux, et de proposer des solutions alternatives.
Évidemment, on pourra trouver incohérent d’aider une association liée aux animaux, tout en investissant dans des entreprises (pétrolière, minières…) qui n’ont pas la plus grande bienveillance vis-à-vis de l’environnement. Peut-être résoudrais-je cette dissonance avec le temps, mais d’expérience, quand on attend d‘être irréprochable ou le moment parfait pour faire quelque chose, on ne fait rien. Dont acte.
Réponses aux questions fréquentes
N’avez-vous pas peur de vivre en zone EUR tandis que votre “rente” est majoritairement en USD, CAD et GBP ?
Les dollars américains, canadiens ou la livre britannique ne sont pas le rouble russe, le réal brésilien ou je ne sais quelle devise d’un pays émergent.
Les États-Unis sont la première puissance économique et militaire du monde, le Canada est un pays bien géré avec des ressources pétrolières, Londres est la première place financière mondiale.
Si ces devises évoluent par rapport à l’euro, je ne m’attends pas à des variations extrêmes. Quand bien même elles auraient lieu, il n’est pas certain que cela soit en faveur de l’euro.
Enfin, le différentiel de coût de la vie entre la France et les pays hispanophones, où je passe beaucoup de temps, est pour l’heure significativement supérieur aux variations du taux de change EUR/USD et sa réduction m’affecterait bien plus.
Votre rente mensuelle est bien faible, vous n‘êtes pas un vrai rentier !
Ma mère, après avoir travaillé près de quarante ans dans la fonction publique hospitalière touche 1730 € de retraite mensuelle, accompagné d’un mal de dos chronique d’avoir porté des malades pendant toutes ces années.
L’avenir des retraites en France me semble également bien incertain (incertitude sur la durée de cotisation, incertitude sur le montant des cotisations, incertitude sur le montant des pensions, incertitude sur la revalorisation des pensions…) et morose : cotiser toujours plus et toujours plus longtemps, pour toucher moins.
Aussi je trouve ma situation plutôt enviable : Suis-je rentier ?
La vie dans les pays hispanophones est également souvent moins chère qu’en France.
Pouvez-vous divulguer la totalité de votre patrimoine, votre impôt sur le revenu, les revenus de votre compagne, etc. ?
L’objectif de ce reporting est de partager une démarche d’investissement, pas d’exposer ma vie privée et satisfaire la curiosité de chacun.
Peu de blogueurs ont déjà le niveau de transparence auquel je m’astreins, qui sert aussi de prétexte pour m’insulter copieusement sur Internet (cf. Pourquoi les autres souhaitent-ils vous voir échouer ?).
Par contre, je n’ai pas d’enfant ni ne prévoit d’en avoir et ai donc une flexibilité plus importante que celui qui en a : voyages hors-saison, dépenses ajustables facilement, pas d‘étude à financer…
N’avez-vous pas peur que les sociétés en portefeuille suppriment leurs dividendes ?
Mon portefeuille est essentiellement constitué de leaders mondiaux ou nationaux. Croyez-moi, si un jour la totalité des dividendes était coupée, c’est qu’il y aurait une telle crise économique mondialisée que nous aurions tous bien d’autres préoccupations.
N’avez-vous pas peur d’une hausse de la fiscalité ?
Si la fiscalité devenait insupportable, je peux m’expatrier dans le pays approprié à ce moment-là.
Mais mes revenus sont modérés, et en réalité je suis nettement moins imposé maintenant que lorsque j’avais une activité à temps plein et payait environ 15 k€ d’impôts sur le revenu chaque année.
N’avez-vous pas peur de devoir retravailler ?
Être “retraité précoce” ne signifie pas boire des mojitos sur la plage à longueur de temps. C’est d’ailleurs vite ennuyeux ! C’est surtout avoir du temps libre pour faire des tas de choses : aller à la plage certes, mais aussi se former, s’intéresser aux choses et être actif de quelques façons que ce soit.
Si évidemment, retrouver un emploi aussi rémunéré et dans le secteur que j’occupais précédemment était impossible, il y aurait d’autres possibilités si les circonstances le nécessitaient.
N’avez-vous pas peur ?..
Quand on réfléchit sereinement et avec recul, les risques apparaissent bien plus contenus qu’ils ne semblaient initialement (cf. La peur de tout : Philippe, n’avez-vous pas peur que…).
Passer à côté de sa vie en gaspillant un temps précieux est aussi quelque chose de risqué…
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